Reuters affirme que Washington aurait «des preuves» du piratage russe, mais n'en publie aucune
Des hackers russes auraient piraté le DNC et tout transmis à WikiLeaks par un intermédiaire. C'est ce qu'affirme le gouvernement américain pour prouver l’ingérence russe dans la présidentielle, sans pour autant dévoiler quoi que ce soit.
A la veille d'une rencontre entre Barack Obama et les représentants des services de renseignement, trois responsables américains auraient confié à Reuters que Washington possédait des preuves «indéniables» de l’ingérence de Moscou dans les élections présidentielles américaines de 2016. Selon eux, Donald Trump l'a emporté grâce aux révélations faites par le site WikiLeaks sur les affaires internes du Comité national démocrate (DNC), mais la Russie serait à l'origine du piratage et aurait transféré toutes les données au propriétaire du site, Julian Assange, par un intermédiaire.
De son côté, l'AFP a réalisé un schéma pour expliquer comment la Russie aurait procédé. D’après les journalistes de l'agence, les hackers russes auraient d'abord créé une «infrastructure opérationnelle pour masquer leurs origines». Le schéma aurait ensuite fonctionné de la manière suivante : un destinataire reçoit un e-mail où il lui est demandé de changer son mot de passe. En cliquant sur un lien présent dans cet e-mail, l’utilisateur ouvre un site qui semble être légal mais donne ainsi accès à tous les mots de passe sauvegardés sur son ordinateur, donnant ainsi tous les accès aux hackers. Un procédé on ne peut plus classique et courant connu sous le nom de «phishing».
#NEWSGRAPHIC How Russian hackers allegedly attacked the US Decmocratic Party @AFPpic.twitter.com/7E9AcdJuVR
— AFP news agency (@AFP) 5 janvier 2017
Pour le moment, aucune preuve que le piratage ait été préparé et favorisé par la Russie n’a été dévoilée.
Le 3 janvier, Julian Assange a souligné dans l’interview à Fox News que le gouvernement russe n'était pas sa source d’information et précisé que «même un garçon de 14 ans aurait pu hacker les comptes du DNC».
Le président élu Donald Trump a, pour sa part, critiqué la «malhonnêteté» des médias. «Les choses qu’ils font et qu’ils disent (comme donner les questions des débats à H[illary Clinton]. Du deux poids deux mesures ! Comme toujours, les médias les diffusent», a écrit Donald Trump sur son compte Twitter au sujet de ces accusations.
things they did and said (like giving the questions to the debate to H). A total double standard! Media, as usual, gave them a pass.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 4 janvier 2017
La recherche des «preuves» de l’ingérence russe dans la présidentielle américaine n’a pas cessé depuis la victoire de Donald Trump. Même si deux mois ont déjà passé, sans qu'aucune preuve n’ait été dévoilée.
Néanmoins, dans la soirée du 29 décembre, à quelques semaines de son départ de la Maison Blanche, l'administration Obama a pris la décision d'expulser 35 diplomates russes du pays et de fermer deux représentations diplomatiques russes à New York et dans le Maryland. En plus de l'expulsion des diplomates et de la fermeture de ces deux sites, le président américain a sanctionné neuf entités et personnes physique, dont les services de renseignement russes du GRU et du FSB, ainsi que quatre officiers du GRU et trois de ses fournisseurs de matériel.
Le Washington Post publie la fausse histoire d’une centrale américaine soi-disant hackée par Moscou https://t.co/p9DdEjho59pic.twitter.com/bSqhsOgenV
— RT France (@RTenfrancais) 31 décembre 2016
Selon Washington, cette mesure est «une réponse nécessaire à l'ingérence de Moscou dans le processus électoral américain»... alors même que cette dernière n'a pas été prouvée.
Refusant de se lancer dans une escalade de sanctions entre les deux pays, le président russe Vladimir Poutine a décliné le 30 décembre la proposition de son ministère des Affaires étrangères d’expulser, à son tour, 35 diplomates américains. Moscou a néanmoins rejeté avec force les accusations américaines portant sur sa supposée ingérence dans l'élection américaine.