Quand l'AFP se fait corriger par sa consœur suisse après avoir diffusé des «fake news» sur la Russie
Cela aurait pu être un nouvel épisode de la saga des hackers russes, mais l'information reprise du Washington Post par l'AFP a été démentie. L'AFP a tenté de rectifier, mais trop tard : l'agence Romandie a entre temps recadré sa consœur française.
L'agence de presse suisse Romandie s'est permise de donner une petite leçon de professionnalisme à l'AFP, sa consœur française, en l'interpellant sur Twitter, dénonçant la diffusion par celle-ci d'une «fake news» concernant la Russie, et la priant de cesser la diffusion d'informations erronées.
Chère @afpfr, en tant que client, merci svp de stopper vos diffusions de fake news US relatives à des pseudos piratages russes. Merci
— romandie.com (@romandie) 1 janvier 2017
«Des hackers russes ont piraté un fournisseur d'électricité américain». Tel était le titre de la dépêche en question, publiée le 31 décembre à 20h26 précisément. Derrière l'intitulé choc, le contenu se fondait en réalité sur un article du Washington Post affirmant que la compagnie d'électricité Burlington Electric avait été victime d'un piratage de la part de hackers russes. De quoi faire paniquer l'Amérique entière !
Hélas, il s'est rapidement avéré que l'article du Washington Post avait quelque peu dramatisé la situation... Ayant reçu, comme tous les opérateurs fédéraux, une note du Département de la sécurité intérieure des Etats-Unis concernant un malware identifié peu de temps auparavant, la Burlington Electric a effectué une vérification de ses ordinateurs : elle a finalement retrouvé la trace du logiciel espion sur un seul ordinateur portable, «qui n'était pas connecté au réseau», précise la compagnie.
Si la rédaction du journal a publié un rectificatif un peu plus tard, précisant qu'il n'y avait «aucune preuve» d'un piratage, la nouvelle a eu le temps de parvenir jusqu'à l'agence de presse française AFP qui s'est empressée de la relayer, reprenant presque le même titre, sans vérifier l'information. En se rendant compte de son erreur, l'agence de presse a ensuite rectifié l'information, sans toutefois s'excuser.
@romandie Bjr, nous avions repris cette information du Washington Post qui a depuis fait machine arrière. Nous avions déjà rectifié hier. pic.twitter.com/HOmFuZ0KCV
— Grégoire Lemarchand (@greglemarchand) 1 janvier 2017
Ces derniers mois, les fausses informations concernant la Russie se sont multipliées dans plusieurs rédactions traditionnellement réputées pour leur fiabilité et leur professionnalisme. La veille, CNN avait affirmé que Vladimir Poutine avait demandé la fermeture de l'école américaine de Moscou.