Les autorités britanniques ont usé de vidéosurveillance pour espionner le quotidien des citoyens
Dans un pays où la vidéosurveillance est particulièrement développée, certaines municipalités en ont profité pour surveiller les dépôts d'ordures, les parcmètres ou encore la distribution de pain aux pigeons... en toute légalité.
En Grande-Bretagne, une étude à grande échelle révèle que plusieurs mairies ont été autorisées à utiliser les systèmes de vidéosurveillance dans le but de réprimer des infractions parfois très mineures. Au total, ce sont l'équivalent de 55 000 jours de vidéo qui ont été exploitées par les municipalités au cours de ces cinq dernières années.
Parmi les infractions concernées, certaines ont de quoi surprendre : des individus promenant leurs chiens et ne les empêchant pas de faire leurs besoins sur le trottoir, nourrissant les pigeons, vendant des feux d'artifice à des enfants ou déposant leurs ordures dans des lieux inappropriés ont ainsi été inquiétés grâce aux preuves vidéos obtenues par les caméras.
L'étude, conduite par les libéraux-démocrates, ardents défenseurs de la protection de la vie privée, établit que près des deux tiers des mairies interrogées ont utilisé leurs systèmes de vidéosurveillance pour ce genre de cas pourtant sans gravité, en toute légalité. «Quelle absurdité que les autorités locales utilisent des moyens initialement dévolus à la lutte contre le terrorisme pour des faits aussi dérisoires que des aboiements de chien ou de la vente de places de théâtre à la sauvette», s'est indigné l'un des porte-parole du parti libéral-démocrate, Brian Paddick. La loi, depuis lors, a été amendée et ne permet plus l'exploitation des données produites par le dispositif de surveillance que dans le cas d'enquêtes criminelles, mais l'annonce du vote, en 2017, d'un nouveau texte au Parlement britannique régulant la vidéosurveillance a relancé le débat.
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— RT France (@RTenfrancais) 28 juillet 2016
La loi de régulation des pouvoirs d'enquêtes (RIPA), votée en 2000, avait suscité de nombreuses critiques lors des débats parlementaires précédant son adoption, en raison des potentiels risques de dérives que pointaient du doigt certains députés. Le Royaume-Uni est l'un des pays au monde où la vidéosurveillance est la plus développée, avec une moyenne d'une caméra pour 11 habitants.