«Antisémite», «trahison» : vives réactions à la résolution de l'ONU sur la colonisation israélienne
Choisissant l'abstention plutôt que le veto, les Etats-Unis ont rompu avec leur position traditionnelle. Dans le camp républicain, ce dernier geste de Barack Obama ne passe pas.
«C'est une grande perte pour Israël qui rendra bien plus ardue la négociation de la paix, mais nous y parviendrons !», a estimé le futur président américain Donald Trump après l'adoption à l'ONU d'une résolution condamnant la colonisation israélienne, rendue possible par l'abstention des Etats-Unis - qui, dans des cas similaires, avaient opposé leur veto par le passé. La position de Washington a suscité de vives réactions, y compris aux Etats-Unis.
The big loss yesterday for Israel in the United Nations will make it much harder to negotiate peace.Too bad, but we will get it done anyway!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 décembre 2016
Adopté grâce à l'unanimité des 14 autres membres, le texte, qui dénonce la «violation flagrante du droit international sur le territoire palestinien», a provoqué la colère du camp démocrate. «Le fait que ce texte mal conçu soit passé aujourd'hui ouvre un nouveau chapitre honteux dans la curieuse histoire anti-israélienne des Nations unies», a estimé le sénateur de l'Arizona et ancien candidat républicain à la présidence, John McCain. Réputé pour son indéfectible soutien à Israël, il a qualifié l'abstention des Etats-Unis lors du vote de «complicité dans cette attaque outrageante».
Benjamin #Netanyahou fait savoir qu'il ne se "conformera pas" à la résolution de l'#ONU contre les colonies #Israelhttps://t.co/5FjRYgRpJWpic.twitter.com/W5AaLVDkdU
— RT France (@RTenfrancais) 23 décembre 2016
Plus directes encore sont les critiques du sénateur Lindsey Graham, qui estime que cette résolution «renforce le mal», n'hésitant pas à la qualifier d'«antisémite». Paul Ryan, de son côté, affirme que le texte «anéantit la paix et crée un précédent diplomatique pour isoler et diaboliser Israël». Il a ajouté, faisant référence à la passation de pouvoir à la Maison Blanche prévue pour la fin du mois de janvier 2017 : «Notre gouvernement républicain travaillera à l'unisson pour réparer les dégâts causés par l'administration Obama et reconstruire notre alliance avec Israël.»
Dans le camp républicain, certains parlent de «trahison finale» de Barack Obama, dont les proches assument la décision d'abstention au Conseil de sécurité, faisant notamment écho à certaines Unes de journaux israéliens évoquant «un coup de couteau dans le dos».
Hey President Obama, nice backstab on Israel at UN! POTUS wants Israel to make peace with this: Hamas is insane https://t.co/Idgqi3aERT
— Lorrie Goldstein (@sunlorrie) 24 décembre 2016
D'autres affirment leur ambition d'inverser cette tendance une fois la prise de fonction de Donald Trump passée. «J'ai hâte de travailler avec le prochain président ainsi qu'avec les deux partis au Congrès pour essayer de limiter les conséquences négatives de ce vote», a déclaré Tom Cotton, sur un ton plus modéré. C'est la même mesure qui semble avoir dicté la réaction de Donald Trump, qui s'est fixé comme objectif la négociation de la paix au Proche-Orient, et ne voyant pas d'obstacle insurmontable dans le vote de l'ONU.
Tandis que Benjamin Netanyahou a menacé l'ONU de représailles par la réduction des aides israéliennes, le Hamas, lui, s'est «félicité» du vote de cette résolution, renforçant ainsi l'inquiétude du camp adverse - l'organisation est classée comme «terroriste» aux Etats-Unis.