Snowden : «Face aux intox sur internet il faut encourager la pensée critique plutôt que la censure»
Dans une récente émission en direct, le lanceur d'alerte de la NSA, Edward Snowden, a déclaré que la solution aux «fausses informations» sur internet n'était pas la censure, mais la généralisation d'une pensée critique et d'un débat.
Le célèbre lanceur d'alerte Edward Snowden s'est exprimé sur le fléau des fausses informations qui pullulent sur la toile et contre lequel le géant des réseaux sociaux Facebook et les gouvernements se sont récemment mis à lutter avec acharnement.
Censurer les comptes qui partagent des fake news pourrait mener à de dangereuses dérives selon Edward Snowden https://t.co/DY4sIMIFwS
— Estelle Dumout (@Dumeste) 15 décembre 2016
En direct sur Periscope, Edward Snowden a débattu avec le Pdg de Twitter Jack Dorsey des affirmations selon lesquelles la diffusion de fausses informations avait contribué à influencer l'élection présidentielle américaine en faveur de Donald Trump.
Alors que Facebook a annoncé un partenariat avec ABC News, le site Internet Politifact et le média Snopes pour répérer les intox sur sa plate-forme, Edward Snowden a déclaré que la censure n'était pas la réponse au problème et que l'enseignement de la pensée critique serait bien plus bénéfique pour lutter contre ce fléau.
Selon lui, le problème des fausses informations ne sera pas résolu grâce à un «arbitre-censeur», mais plutôt grâce à l'entraide des utilisateurs des réseaux sociaux et au débat ouvert. «La réponse à l'intox est le débat et l'information [...] Il nous faut répandre l'idée que la pensée critique importe aujourd'hui plus que jamais, étant donné que les mensonges sur la toile semblent devenir un fléau très répandu», a estimé Edward Snowden.
Lorsqu'une entreprise a assez de pouvoir pour remodeler notre façon de penser, je pense que je n'ai pas besoin de rappeler à quel point cela est dangereux
Il n'a pas précisé s'il croyait ou non que les fausses informations et les intox aient pu influencer l'élection américaine de quelque façon que ce soit. Au lieu de cela, il a souligné le danger que représentait l'utilisation de ce terme de «fausse information» par les entreprises qui s'en servent pour censurer un contenu qui ne leur plaît pas.
«Lorsqu'une entreprise a assez de pouvoir pour remodeler notre façon de penser, je pense que je n'ai pas besoin de rappeler à quel point cela est dangereux», a expliqué le lanceur d'alerte.
Ainsi, Snowden a appelé ses émules à dialoguer ouvertement et utiliser le débat contradictoire avec preuves et arguments à l'appui au lieu d'attendre que des censeurs décident de ce qui est ou non une intox.
Snowden avait déjà déclaré précédemment que les internautes devaient absolument cesser de prendre pour argent comptant les informations que leur fournissait toujours la même source, déplorant : « Il ne semble pas y avoir d'alternative aux médias mainstream.»
Lire aussi : Martin Schulz veut mener la croisade contre les fausses informations au niveau européen
Le 19 décembre dernier, le président de la commission européenne Martin Schulz a proposé que Facebook mette en place un service de veille permanent afin que les fausses nouvelles puissent être signalées et supprimées. Il a annoncé que des sanctions financières pourraient alors être prononcées si le réseau social ne prenait pas des dispositions rapidement.