«Théorie du complot» : Donald Trump balaye les accusations de la CIA sur l'ingérence de la Russie
Alors que les accusations de la CIA et du camp démocrate sur l'ingérence de la Russie dans les élections présidentielles redoublent d'intensité, le milliardaire américain les a une nouvelle fois rejetées, les qualifiants de «théorie du complot».
Donald Trump a rejeté sans ambiguïté les nouvelles accusations portées par les services de renseignement sur une aide supposée de la Russie dans sa victoire lors de l'élection présidentielle. Dans un tweet dont il a le secret, l'ancien présentateur de télé réalité a utilisé une des armes favorites des médias mainstream, l'inversion accusatoire : «Est-ce que vous imaginez si le résultat des élections avait été inverse, et que j'avais joué la carte Russie-CIA ? Cela s'appellerait une théorie du complot.»
Can you imagine if the election results were the opposite and WE tried to play the Russia/CIA card. It would be called conspiracy theory!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 décembre 2016
Le président élu a rappelé qu'il était très difficile de déterminer le responsable d'une intrusion informatique si on ne l'attrapait pas sur le fait et s'est demandé pourquoi ce point n'avait pas été mis en avant lors de l'élection présidentielle.
Unless you catch "hackers" in the act, it is very hard to determine who was doing the hacking. Why wasn't this brought up before election?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 décembre 2016
Sa dernière tirade sur son réseau social favori intervient au lendemain de sa sortie sur Fox News, dans laquelle il ne prenait pas de gants envers les démocrates. Le magnat de l'immobilier a expliqué avec sa verve habituelle qu'ils disséminaient ces accusations «ridicules» parce qu'ils étaient «embarrassés par l'étendue de leur défaite lors des élections».
«Ce sont les mêmes personnes qui affirmaient que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive en Irak»
Les accusations venant du camp de la candidate malheureuse Hillary Clinton redoublent d'intensité sans pour autant que la moindre preuve ait été présentée. C'est même devenu la source d'une gêne indicible pour le député démocrate Adam Schiff, soudainement contrarié qu'un journaliste ait l'outrecuidance de lui faire remarquer ce «détail».
#USA Interrogé sur l’«ingérence russe» dans la présidentielle américaine, un élu refuse d'être précis #FoxNewshttps://t.co/yPKmcAHHbbpic.twitter.com/P56r0KKmoc
— RT France (@RTenfrancais) 12 décembre 2016
Pourtant, la rhétorique anti-russe ne semble pas prête de s'arrêter. Le Washington Post – qui s'est par ailleurs distancé il y a quelques jours de son article sur «la propagande russe» parce qu'il se basait sur des sources douteuses – affirme désormais que la CIA a récemment publié des «conclusions secrètes», selon lesquelles des hackers russes appuyés par le Kremlin auraient ciblé les comptes de courrier électronique de John Podesta.
Ce à quoi Donald Trump avait répondu sans ciller : «Ce sont les mêmes personnes qui affirmaient que Saddam Hussein avait des armes de destruction massive en Irak.»
L'ancien ambassadeur américain auprès de l'ONU, John Bolton – pressenti pour devenir le prochain sous-secrétaire d'Etat – a été jusqu'à se demander si ces attaques informatiques ne trouvaient pas leurs origines à Washington et résulteraient donc d'une opération «sous fausse bannière».
Ex-ambassadeur américain : #Washington serait derrière «l’ingérence russe» dans la présidentielle https://t.co/SMds7cBPKXpic.twitter.com/Z0LODEQ5JD
— RT France (@RTenfrancais) 12 décembre 2016
Les conséquences des accusations portées par la CIA pourraient être dévastatrices pour Donald Trump. A la lumière de ces griefs, 10 grands électeurs républicains ont annoncé qu'ils réservaient leur vote du 19 décembre avant d'avoir «enquêté, discuté puis délibéré avec nos collègues au sujet de notre vote lors du Collège électoral» selon le journal britannique The Independent.
Il ont ajouté avoir envoyé une lettre au directeur de la CIA afin que les services de renseignement leur dise «s'il existe des enquêtes en cours sur les liens entre Donald Trump, sa campagne ou ses associés et l'ingérence du gouvernement russe dans l'élection, l'étendue de ces enquêtes, leurs portées et leurs implications».
Les grands électeurs ne sont légalement obligés de suivre le vote populaire que dans 24 Etats sur 51.