Irak : témoignages de Yézidies rescapées de Daesh (EXCLUSIF)
Les forces kurdes et irakiennes continuent leur avancée sur les positions de Daesh, libérant territoires et prisonniers de l'Etat islamique, y compris la minorité ethnique de Yézidis. Mais les traces du douleureux passé sont loin d'être effacées.
Malgré la libération d’importants pans de territoire de la région du Shingal, en Irak, plus de 13 000 Yézidis vivent toujours dans la précarité, au pied des montagnes, ne pouvant pas revenir dans leurs maisons à cause de l'absence d'électricité et d'eau courante.
Parmi ces déplacés, on trouve des femmes rescapées de Daesh. Certaines, comme Birifan Shingali, ont accepté de témoigner du temps passé en captivité.
Les combattants de l’Etat islamique vendaient des Yézidies âgées de 10 à 25 ans sur les marchés de Raqqa. «Les femmes âgées, ils les vendaient en gros», raconte Birifan.
«Ils ont tout détruit et ont emmenées nos femmes. Ils n’ont ni foi ni loi. Ils vendaient les femmes comme des animaux», se souvient une autrerescapée, Bakhchan.
La minorité ethnique de Yézidis habite les terres autour des Monts Sinjar en Irak, envahies par les terroristes au mois d’août 2014. Ils massacraient les hommes en âge de combattre et vendaient les femmes et les enfants en tant qu’esclaves.
L'année suivante, en novembre 2015, Sinjar a été repris par les forces kurdes, mais les Yézidis sont encore loin d’avoir retrouvé leur vie quotidienne d’antan.