Non, rien de rien : deux ans après ses révélations, le dénonciateur Snowden ne regrette rien
Cela fait deux ans qu’Edward Snowden a rendu publique la surveillance massive de la NSA dans le monde entier. Malgré tout ce qu’il a perdu en conséquence, le lanceur d’alerte américain estime que ça valait la peine de devenir «fugitif international».
Edward Snowden, ancien employé de la NSA qui a révélé les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse utilisés aux Etats-Unis en 2013 avant d’obtenir l’asile politique en Russie, est maintenant personae non grata dans son pays natal.
Cependant, le jeune homme de 31 ans a expliqué qu’il ne regrettait rien parce que l’expérience qu’il a reçue est en fait «incroyablement gratifiante» et les progrès réalisés depuis ses divulgations sont importants.
«Je ne peux plus voir ma famille ou vivre dans ma maison, ou travailler là où j’ai travaillé auparavant. D’un autre côté, les choses que j’ai reçues personnellement et dont nous avons tous bénéficié en valaient la peine», a indiqué le dénonciateur américain depuis Moscou au cours d’une session de questions-réponses organisée par Amnesty International mardi.
En savoir plus : Session de questions-réponses avec Snowden
Les grandes révélations d’Edward Snowden ont sapé la confiance du public à l’égard du gouvernement, provoquant jusqu’à présent de nombreux scandales. Il s’est avéré récemment que des entreprises et personnalités politiques françaises ont été surveillées par le renseignement allemand en coopération avec la NSA.
En savoir plus : le renseignement allemand espionne la France pour le compte de la NSA
Cependant, la découverte du dispositif d’espionnage américain en Allemagne, un des principaux alliés de Washington, qui comprenait des écoutes du téléphone portable d’Angela Merkel, reste une des révélations les plus bruyante de Snowden.
La chancelière a eu du mal à digérer la nouvelle. «Nous avons besoin de confiance entre alliés et partenaires», a-t-elle commenté. «Une telle confiance doit désormais être reconstruite».
A mesure que les informations apparaissaient, il s’est avéré que l’Allemagne n’a pas été simplement victime de l’espionnage américain, mais complice, les services de renseignement allemands (BND) ayant collecté un grand nombre de métadonnées pour le compte des Etats-Unis. Une enquête parlementaire a été ouverte en conséquence.
Lorsque l’information est apparue sur le rôle présumé de l’Allemagne dans l’espionnage américain, des manifestations ont été organisées à Berlin et dans d’autres villes allemandes. Les choses, par la suite, n’ont fait qu’empirer pour Angela Merkel qui a été accusée récemment d’avoir trompé les électeurs au cours des élections générales de 2013 en Allemagne en disant qu’un accord de «non espionnage» était en cours de négociation entre Berlin et Washington, alors que le gouvernement américain n’avait jamais entendu parler d’un tel accord.
Deux ans après, les répercussions des révélations d’Edward Snowden font toujours trembler le gouvernement allemand.