Des habitants attaquent un camp de réfugiés sur l'île grecque de Chios

Des habitants attaquent un camp de réfugiés sur l'île grecque de Chios© Alkis Konstantinidis Source: Reuters
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Des dizaines de personnes ont du fuir le camp de Souda sur l'île de Chios et deux d'entre eux ont été blessés après que des militants ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les tentes des réfugiés au terme de deux nuits de violences.

Les faits se sont déroulés après deux nuits successives de violences entre réfugiés et habitants de l'île grecque de Chios. Trois tentes ont été incendiées et trois autres ont été touchées par des jets de pierres. Un Syrien de 42 ans a été gravement blessé à la tête, tandis qu'un jeune Nigérien a également été touché par une pierre. 

Un individu a lancé une pierre depuis le fort de Chios qui surplombe le port où est installé un camp des réfugiés, et «a grièvement blessé à la tête un Syrien», a indiqué Roland Schöenbauer, porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), à Athènes.

La police n'a pas confirmé dans l'immédiat cet incident, intervenant après deux nuits de tension sur l'île où s'entassent plus de 4 000 migrants et réfugiés, alors que la capacité théorique ne dépasse pas 1 100 places.

Le 18 novembre au soir, craignant une nouvelle attaque, environ 100 anciens occupants du camp ont refusé de réinvestir les lieux, préférant prendre place dans un parking situé à proximité. «Nous ne bénéficions d'aucune protection, personne ne se soucie de nous», a déclaré un réfugié syrien aux médias britanniques venus interroger les réfugiés sur la situation.

Gabrielle Tan, une travailleuse humanitaire d'Action From Switzerland, une ONG travaillant sur l'île de Chios, a déclaré que parmi les personnes hébergées dans le parking se trouvaient des familles avec des enfants. «Ils préfèrent dormir dehors dans le froid plutôt que de rentrer à l'intérieur», a déclaré la responsable au quotidien britannique The Guardian

D'après les réfugiés du camp, les assaillants ont jeté des pierres «grosses comme des des boîtes à chaussures, pesant dans les 15 kilogrammes» dans l'intention de tuer des gens. 

Les rapports sont cependant contradictoires au sujet de la vague de violences qui a commencé le 16 novembre. Selon le maire, l'origine des troubles seraient le pillage d'une épicerie par des migrants algériens et marocains qui auraient dérobé de l'alcool et des feux d'artifice.

Selon la police, ils auraient également lancés des feux d'artifice sur des maisons et voitures entourant le camp. Trois Algériens de 17 ans et un quadragénaire iranien ont été arrêtés. 

Mais certains militants ont affirmé que les événements se sont intensifiés après un assaut planifié perpétré par Aube Dorée.

«Nous ne pouvons pas exclure que des organisations d'extrême droite tentent d'exploiter la colère des habitants» face à des dégradations commises par des migrants, a déclaré le maire de Chios Manolis Vournous.

Les attaques ont en effet suivi une visite de deux jours cette semaine à Chios et Lesbos, l'île voisine située en mer Egée, par une équipe de députés de Aube Dorée accompagnés de parlementaires d'extrême droite venus de Belgique.

Jusqu'ici, les incendies dans les camps de réfugiés étaient habituellement le fait des migrants eux-mêmes qui manifestaient ainsi leur mécontentement quant à leurs conditions de vie au sein des centres d'accueil.

Le 24 octobre dernier, des conteneurs abritant des employés du service d'asile ont été incendiés et «presque détruits» lors d'une action de protestation d'un groupe de 70 migrants dans le camp de Moria, sur l'île de Lesbos.

La tension est récurrente depuis des mois sur les îles grecques de l’Egée orientale, proches des côtes turques, où l'accord UE-Turquie visant à couper la route migratoire égéenne bloque toujours plus de 16 000 réfugiés et migrants, pour 7 450 places disponibles. 

Au total, près de 66 000 réfugiés et migrants sont actuellement bloqués en Grèce après la fermeture des frontières en Europe au début de l'année, selon des chiffres officiels.

Lire aussi : Pour l'Autriche, l'UE doit se préparer à la fin de l'accord sur les migrants avec la Turquie

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