D'anciens traducteurs de l'armée française menacés en Afghanistan réclament des visas
Une trentaine d'interprètes ayant collaboré avec l'armée française sont désormais menacés de mort dans leur pays et demandent des visas à l'Etat français. Ils attaquent aujourd'hui en justice le refus de ce dernier de leur en délivrer.
Menacés dans leur pays pour avoir collaboré avec l'armée française, une trentaine d'anciens interprètes afghans ont contesté le 17 novembre devant la justice le refus de leur accorder un visa opposé par l'Etat français.
«Il est urgentissime que vous suspendiez les décisions contestées car il en va véritablement de leur vie», a plaidé l'un de leurs avocats, afin de justifier le choix de la procédure d'urgence. Au lieu des 18 mois d'attente habituels, le tribunal devra statuer d'ici quelques jours.
Ce sont environ 700 Afghans qui ont travaillé pour les militaires français entre 2002 et la fin 2014, quand les derniers contingents français ont quitté le pays. Une centaine d'anciens auxiliaires ont bénéficié à ce jour d'un processus de «relocalisation» en France alors que plusieurs décapitations d'interprètes ont eu lieu ces dernières années en Afghanistan.
Depuis les premières frappes de la coalition internationale en Afghanistan en 2011, la situation du pays ne s'est jamais réellement stabilisé : depuis 2015, l'Etat islamique s'immisce dans le conflit et tente de s'implanter dans le pays. Le 16 novembre, un attentat revendiqué par les djihadistes a fait six morts à Kaboul.