Donald Trump renonce à son salaire de président, mais pas au mur à la frontière mexicaine
Donald Trump a donné sa première interview depuis son élection. Il a notamment affirmé qu'il ne toucherait pas son salaire de président, qu'il ne s'en prendrait pas au mariage homosexuel et qu'il construirait bien un mur à la frontière mexicaine.
Dans une interview diffusée dimanche 13 novembre sur la chaîne CBS, le président élu Donald Trump a tenu à se montrer rassurant : si certaines des mesures qu'il avait annoncées durant sa campagne ont été réaffirmées, il s'est montré plus ouvert au compromis sur d'autres thèmes.
Première annonce symbolique : Donald Trump ne percevra pas son salaire de 400 000 dollars annuels. «Je crois que la loi m'oblige à accepter un dollar, donc je toucherai un dollar par an, mais je n'accepterai pas de rémunération», a-t-il déclaré.
Sur les sujets sociétaux, Donald Trump a vigoureusement répété qu'il nommerait à la Cour Suprême des juges conservateurs, et donc opposés à l'avortement et à la limitation du port d'armes. «Je suis pro-life, et les juges seront pro-life», a-t-il déclaré, tout en précisant qu'il appartenait, selon lui, à chaque Etat de statuer. Il a également ajouté : «Ils seront très favorables au deuxième amendement», qui garantit le droit constitutionnel de chaque individu à s'armer. Concernant le mariage homosexuel, la Cour suprême a déjà tranché en juin 2015, déclarant celui-ci conforme à la constitution de 1787. «C'est la loi, cela me convient», a réagi Donald Trump.
Le futur président s'est toutefois montré curieusement ouvert au compromis concernant l'Obamacare, le système d'assurance maladie mis en place par son prédécesseur. Alors qu'il avait répété à l'envi vouloir le supprimer lorsqu'il était encore candidat à la Maison Blanche, il a cette fois évoqué des dispositions qui pourraient être conservées. «Le fait que les enfants puissent continuer à être pris en charge par l'assurance de leurs parents jusqu'à 26 ans, voilà quelque chose que nous allons tenter de conserver», a-t-il notamment précisé.
Sur la question des immigrés clandestins, dont le nombre est évalué à 11 millions aux Etats-Unis, le futur président est revenu à une ligne plus dure. «Ce que nous allons faire, c’est attraper les criminels, ainsi que tous ceux qui ont un casier judiciaire, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue, deux ou trois millions de personnes peut-être, et nous allons les sortir du pays. Ils sont ici illégalement», a-t-il ainsi affirmé.
Donald Trump s'est aussi montré inflexible sur la question de la frontière mexicaine. Posant sa sécurisation comme préalable à toute expulsion de clandestins, il a répété qu'il ferait bien construire un mur de 1 600 kilomètres. «A certains endroits, ce pourra être une barrière, mais à d'autres, un mur est plus approprié», a-t-il déclaré, avant d'ajouter avec une pointe d'humour : «Je suis doué pour ça. Ca s'appelle de la construction, et c'est mon boulot.»
Tout au long de l'entretien, Donald Trump a cherché à se poser en rassembleur. Il a tenu à réagir aux épisodes de violences qui ont eu lieu ces derniers jours un peu partout sur la côté ouest des Etats-Unis, en réaction à son élection : «N’ayez pas peur. Nous allons remettre notre pays sur pieds», a-t-il lancé en fixant la caméra.