Trump durcit sa ligne, promet d'expulser des millions de clandestins
- Avec AFP
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a promis dimanche 13 novembre d'expulser jusqu'à trois millions d'immigrés clandestins, revenant à la ligne dure de sa campagne et rompant avec la modération affichée depuis son élection.
Ce projet d'expulsion de masse, dévoilé dans un entretien diffusé dimanche sur la chaîne CBS, concerne les «criminels», les personnes ayant des antécédents judiciaires, «qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue».
Selon lui, ils représentent «sans doute deux millions» de personnes, mais «ça peut aussi être trois millions», qui seront renvoyées dans leur pays d'origine ou incarcérées aux Etats-Unis, a promis l'homme d'affaires.
Trump has just said up to three million migrants will be deported immediately https://t.co/lMpOJjcn7M
— Stephanie Farnsworth (@StephFarnsworth) 13 novembre 2016
Après avoir modéré son discours sur plusieurs dossiers majeurs depuis sa victoire mardi, notamment la réforme de l'assurance-maladie de Barack Obama (Obamacare) ou les poursuites judiciaires éventuelles contre Hillary Clinton, le magnat de l'immobilier est brutalement revenu à la ligne dure de sa campagne.
Fin août, à Phoenix (sud-ouest), il avait déjà promis d'expulser, au premier jour de sa présidence, ces deux millions de «criminels étrangers» qui se trouveraient illégalement aux Etats-Unis.
Couac avec la majorité
L'annonce de dimanche a également créé un couac avec la majorité républicaine. Interrogé sur la chaîne CNN, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan, a assuré que Donald Trump ne prévoyait pas de créer des équipes dédiées aux expulsions de clandestins et que la priorité restait la sécurisation des frontières.
Ce raté a passablement plombé les efforts de Paul Ryan pour rassurer, lors de cet entretien, sur les intentions du nouveau président.
Quelques minutes plus tôt, sur la chaîne Fox News, la directrice de campagne de Donald Trump, Kellyanne Conway, avait, elle aussi, rompu avec le nouveau discours accomodant du président élu en assurant que l'Obamacare serait purement et simplement abrogé.
Autre signe d'une inflexion, elle a estimé qu'il appartenait aux démocrates, et non à Donald Trump, de s'adresser aux dizaines de milliers de manifestants qui ont encore arpenté les rues de plusieurs grandes villes samedi, pour le quatrième jour d'affilée.
Dans un tweet samedi, Donald Trump avait appelé les Américains à s'unir, quand les manifestants craignent que son élection n'exacerbe les tensions raciales dans le pays.