Syrie : des forces soutenues par les Etats-Unis lancent une offensive sur Raqqa
30 000 combattants arabo-kurdes soutenus par Washington ont lancé dimanche 6 novembre une opération de reconquête de Raqqa, «capitale» autoproclamée du groupe terroriste Daesh, en Syrie.
La cité syrienne de Raqqa, quartier général du groupe djihadiste Etat islamique (EI), fait l'objet d'une vaste offensive de forces arabo-kurdes aidées par les Etats-Unis, depuis dimanche 6 novembre, a rapporté l'agence AFP.
«La grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé», a ainsi annoncé dans un communiqué l'un des porte-paroles de l'assaut, Jihan Cheikh Ahmad, précisant également que l'opération, baptisée «Colère de l'Euphrate», mobilisait 30 000 combattants.
«Raqqa sera libéré grâce à ses fils et ses factions arabes, kurdes et turkmènes, des héros combattant sous la bannière des Forces démocratiques syriennes (FDS), avec la participation active des Unités de protection du peuple kurde (YPG) [...] en coordination avec la coalition internationale» menée par Washington, a également assuré le porte-parole.
Selon des informations rapportées par l'agence Reuters, les forces se livrant à cet assaut ont enjoint les civils de Raqqa à fuir au plus vite vers des «territoires libérés» (de l'occupation djihadiste).
Le porte-parole cité par l'AFP a par ailleurs indiqué que la coalition arabo-kurde et les Etats-Unis s'étaient mis d'accord pour écarter la Turquie, également impliquée dans le conflit syrien, de l'attaque contre le fief de l'EI.
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— RT France (@RTenfrancais) 21 octobre 2016
Fin octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que ses troupes se dirigeaient, notamment, en direction de Raqqa. L'armée turque est présente depuis fin août en Syrie, où elle s'en prend à la fois aux combattants de l'EI et à ceux de l'YPG kurde – un groupe qu'elle considère comme terroriste. Or, cette organisation kurde, qui affronte elle aussi les djihadistes de Daesh, se trouve être un allié de Washington. En outre, le gouvernement syrien, qui n'a pas donné son aval à l'intervention turque sur son territoire, a récemment fait savoir qu'il abattrait tout avion militaire turc pénétrant son espace aérien.
Jean-Yves Le Drian avait averti d'une offensive imminente
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian, cité par l'agence Reuters, avait prévenu de l'imminence d'un assaut sur Raqqa de la coalition internationale, au cours d'une interview au «Grand rendez-vous» Europe 1/Les Echos/iTELE.
La coalition en question, dont font notamment partie la France et l'Arabie saoudite, aide actuellement les troupes irakiennes à reprendre aux forces de Daesh la ville de Mossoul – l'organisation terroriste occupant un territoire à cheval entre la Syrie et l'Irak. L'offensive, lancée le 17 octobre, a permis à l'armée irakienne de pénétrer dans la ville mardi dernier, le 1er novembre.
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En Syrie, néanmoins, les Etats-Unis ne soutiennent pas les forces gouvernementales, mais des groupes rebelles combattant aussi bien l'EI que les autorités.
Washington refuse de convier Moscou à l'assaut contre Raqqa
Fin octobre, le Pentagone avait déjà déclaré qu’il s’apprêtait à mettre en œuvre un plan de reconquête de Raqqa, tout en précisant que la Russie, qui lutte contre les forces de Daesh aux côtés de Damas, ne serait pas invité à y prendre part.
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«Nous avons déjà commencé à préparer le terrain pour débuter l’isolement de Raqqa», avait ainsi annoncé le secrétaire américain de la Défense Ashton Carter, au cours d’une conférence de presse à Paris avec Jean-Yves Le Drian du 25 octobre, avant d'ajouter : «La Russie ne fait pas partie de notre plan.»
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