Un journaliste canadien mis sur écoute et suivi par la police

- Avec AFP

Un journaliste canadien mis sur écoute et suivi par la police© Christinne Muschi Source: Reuters
Suivez RT en français surTelegram

La police de Montréal, avec l'accord d'un juge, a mis un journaliste canadien sur écoute et a suivi tous ses déplacements grâce à la carte SIM de son téléphone portable afin d'identifier les sources qui pouvaient le renseigner au sein de la police.

Grâce à 24 mandats de surveillance émis depuis le début de l'année, la police a obtenu tous les numéros entrants et sortants du téléphone de Patrick Lagacé, journaliste au quotidien La Presse. La police a aussi eu accès aux messages SMS qu'il a reçus ou émis et a pu localiser le journaliste grâce à la puce de son téléphone, a indiqué le journal montréalais.

Cela «constitue une attaque sans équivoque contre l'institution qu'est La Presse et contre toute la profession journalistique», s'est emporté le directeur du journal, Eric Trottier.

«Au Canada, les corps de police semblent tout simplement faire fi des règles fondamentales de la protection du travail des journalistes», a-t-il ajouté en réclamant de mettre un terme à ce qui ressemblerait à une véritable chasse aux sources journalistiques.

L'ancien responsable des affaires internes de la police de Montréal Costa Labos, muté depuis, a reconnu cette surveillance et le suivi du journaliste.

Sans «minimiser l'affaire», ce policier a justifié ces pratiques : «Je comprends que certaines personnes puissent avoir été offusquées ou dérangées par le fait que leur téléphone ait été [l'objet de surveillance], mais il faut faire notre travail», a-t-il déclaré à La Presse.

La police cherchait à savoir qui, en son sein, était en contact avec le journaliste et pouvait lui donner des informations sur des enquêtes en cours.

Vivement critiquée, la police de Montréal a justifié le 31 octobre sa procédure, tout comme la magistrature qui avait délivré les mandats nécessaires.

Sans être certain que des écoutes similaires n'aient pas été ou ne sont pas pratiquées sur d'autres journalistes, le chef de la police de Montréal, Philippe Pichet, s'est réfugié derrière son «obligation de faire respecter la loi».

L'enquête visait un policier soupçonné d'activité criminelle mais «ne visait nullement monsieur Lagacé», a-t-il déclaré.

La pratique des écoutes «n'est pas une règle générale mais c'est une situation très exceptionnelle et très sérieuse qui a été traitée avec des moyens exceptionnels», s'est-il défendu.

Côté magistrature, la cour du Québec a estimé dans un communiqué avoir donné le feu vert à ces écoutes en fonction des «règles de droit applicables». Les juges ont la compétence nécessaire «notamment en matière de perquisition visant les médias vu l'importance de la liberté de la presse».

Se disant «préoccupée», le ministre québécois de la Justice, Stéphanie Vallée a rappelé «l'importance de la liberté de la presse dans une société libre et démocratique».

Le maire de Montréal, Denis Coderre, responsable de la police de la ville, a défendu la liberté de la presse mais sans vouloir «s'immiscer dans les opérations policières» ni dans le travail d'enquête sur une affaire qu'il jugeait «inacceptable».

«Etes-vous journaliste ? La police vous espionnant directement pour identifier vos sources, ce n'est pas qu'une hypothèse», a posté lundi sur son compte Twitter l'ancien consultant de la NSA et lanceur d'alerte Edward Snowden.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix