Syrie : à la veille de sa visite à Moscou, Jean-Marc Ayrault charge la Russie
Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré le 5 octobre qu'il allait dire à son homologue russe, dans une rencontre prévue le lendemain à Moscou, que selon lui les bombardements d'Alep renforçaient les djihadistes.
Jean-Marc Ayrault, qui se rend à Moscou le 6 octobre afin de sensibiliser les Russes sur un projet de résolution onusienne défendu par la France, a pour le moins affiché la couleur. Il a entre autres taxé de «cynisme» l'attitude de la Russie en Syrie.
C'est du cynisme ça, ça ne trompe personne
«Cette situation est inacceptable, elle est profondément choquante, elle est honteuse», a-t-il lancé sur le plateau de la chaîne d’information en continu LCI, avant d’ajouter que «la France ne [voulait] pas participer en fermant les yeux et en ne faisant rien».
En résumé, le chef de la diplomatie française a déclaré : «C'est du cynisme ça, ça ne trompe personne.»
Cette annonce surprise intervient dans un contexte de tension diplomatique très forte autour de la Syrie, Washington ayant rompu les ponts avec Moscou en raison de l'offensive russo-syrienne sur Alep.
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— RT France (@RTenfrancais) 14 juillet 2016
La France, qui tente de mobiliser le Conseil de sécurité de l'ONU à propos du conflit syrien a confirmé mercredi son intention de soumettre d'ici la fin de la semaine une résolution pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu à Alep. Les quinze membres du Conseil de sécurité étudient depuis lundi ce projet, qui demande un arrêt des bombardements et propose un mécanisme de supervision d'une trêve.
Cependant, la Russie met en doute la viabilité du mécanisme français de supervision du cessez-le-feu à Alep. Selon l'ambassadeur russe auprès de l'ONU Vitali Tchourkine, la Russie a «des interrogations» par rapport à ce projet. «La nouveauté du projet en question est l'idée de créer un nouveau mécanisme pour superviser le cessez-le-feu, et nous avons des doutes quant à sa faisabilité», a déclaré l'ambassadeur.
Il a rappelé que le mécanisme en question fonctionnait déjà à Genève. «Ce mécanisme a déjà été mis en place [à Genève] et franchement, il n'est pas très efficace. Tous les membres du groupe international de soutien de la Syrie y participent, mais seuls la Russie et les Etats-Unis ont fourni des informations à ce groupe. Ni la France ni les autres n'ont jamais donné une quelconque information», a déploré Vitali Tchourkine.