International

Syrie : Washington tout proche de suspendre ses discussions avec Moscou, menace John Kerry

Suite au regain de violence constaté dans la ville d'Alep, les Etats-Unis envisageraient de suspendre leur collaboration avec la Russie sur le dossier syrien, alors que de l'autre côté, Moscou a déclaré laisser la porte ouverte au dialogue.

Les Etats-Unis devraient annoncer le 29 septembre la suspension de leur collaboration avec Moscou en Syrie suite à l'escalade de la violence à Alep, ont déclaré plusieurs officiels américains sous couvert d'anonymat, a indiqué l'agence Reuters.

Cette déclaration fait suite à l'entretien du secrétaire d'Etat américain John Kerry avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 28 septembre, lors duquel John Kerry avait menacé son homologue russe Sergueï Lavrov de geler toute coopération avec la Russie concernant la Syrie, à moins que Moscou ne mette fin aux bombardements sur la ville d'Alep.

«Nous sommes sur le point de suspendre les discussions parce qu'il est irrationnel dans le contexte de bombardements [à Alep] de rester sans rien faire», a déclaré John Kerry lors d'une audience à Washington. «A un moment donné, il nous faut trouver d'autres solutions», a-t-il ajouté. 

La menace de stopper la coopération avec Moscou s'est par ailleurs accompagnée d'une mise en garde plus ambiguë, le porte-parole du Département d'Etat John Kirby ayant déclaré le 28 septembre que «les groupes extrémistes continueront d'exploiter les vides en Syrie pour étendre leur activité, ce qui pourrait inclure des attaques contre les intérêts russes, peut-être même des villes russes». 

Lire aussi : Lavrov à l’ONU : ne laissons pas l’accord américano-russe sur Damas s’effondrer

Moscou n'entend pas arrêter la coopération et souhaite poursuivre les négociations

En réponse aux menaces du département d’Etat américain d’arrêter de coopérer avec la Russie sur le cas syrien, Moscou au contraire s'est dit prêt à continuer le travail avec les Etats-Unis, annonçant l'envoi de ses experts à Genève pour poursuivre les négociations. 

Dans une conversation avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie poursuivra ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable et à une amélioration de la situation humanitaire en Syrie, selon le Kremlin.

Distinguer opposition et groupes terroristes

A l'appel lancé par son homologue américain invitant à stopper le soutien à l'armée syrienne dans les bombardements d'Alep contre des groupes terroristes, Sergueï Lavrov n'a pas manqué de rappeler que les Etats-Unis devaient avant tout contraindre les forces syriennes d'opposition à se séparer de ces groupes, tels que l'ex-Front Al-Nosra, rebaptisé Front Fatah al-Cham, depuis qu'il a annoncé qu'il avait rompu avec le groupe terroriste Al-Qaïda.

Le ministre russe a de plus indiqué que de nombreux groupes rebelles considérés comme «modérés» par Washington venaient grossir les rangs du Front Fatah al-Cham, qui selon les déclarations récentes de plusieurs dirigeants du groupe terroriste, recevaient un appui militaire de la part des Etats-Unis.