Les ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense se sont dits prêts à continuer de travailler avec les Etats-Unis sur la crise en Syrie, a fait savoir le général-lieutenant Victor Poznikhir. Cette déclaration a eu lieu après une conversation téléphonique entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry.
La Russie enverra par ailleurs des experts russes à Genève pour reprendre les consultations avec les Etats-Unis afin de normaliser la situation à Alep et en Syrie en général.
John Kerry avait auparavant menacé de mettre un terme à la coopération avec Moscou en Syrie, à moins que «la Russie ne prenne des mesures pour arrêter l’offensive sur Alep et ne rétablisse le régime du cessez-le-feu». En outre, le secrétaire d’Etat américain a accusé la Russie d’utilisation de bombes incendiaires en Syrie.
«Les USA ont besoin de la Russie en Syrie»
Ces menaces proférées par Washington ont suscité le scepticisme des experts. Ainsi, l'analyste politique écossais Chris Bambery a confié à RT que la politique américaine était devenue incohérente car peu de choses pouvaient être réalisées en Syrie sans la Russie. «La guerre civile peut seulement avoir une solution politique, ce qui exige des négociations. Et les négociations doivent impliquer la Russie», a-t-il souligné.
Les Etats-Unis déclarent lutter contre Daesh, mais, en même temps, soutiennent des groupes rebelles, comme le Front Al-Nosra, a indiqué l’analyste pour qui il semble bizarre que Washington soit «allié au groupe affilié à Al-Qaïda, qui est derrière les attentats du 11 septembre».
Il est incohérent de menacer de rompre les liens avec la Russie, explique Chris Bambery. «Ils ont besoin de la Russie pour conclure un accord sur la Syrie et pour mettre Assad à la table des négociations», a-t-il conclu.
La volonté affichée par Washington de suspendre sa coopération avec la Russie met en échec les très nombreux accords conclus entre les deux parties. La Russie a à plusieurs reprises appelé les forces internationales impliquées en Syrie, y compris la France à coopérer.
Mais les événements récents, notamment le bombardement des troupes syriennes par les forces de la coalition, l'attaque d'un convoi humanitaire de l'ONU et les tensions qui progressent à Alep ont fortement détérioré le climat dont les deux partenaires avaient profité pour agir de concert.