Sang, tambours et costumes macabres : deux ans après la disparition des 43 étudiants, Mexico défile
Dans les rues de Mexico, proches des disparus et anonymes ont marché en l'honneur des étudiants d'Iguala. Deux ans après, l'affaire est loin d'être élucidée et l'enquête patine. Les Mexicains dénoncent l'immobilisme du gouvernement et la corruption.
Le mystère, comme la colère des familles, reste entier autour de la disparition des 43 étudiants d'Iguala, au Mexique. Ils étaient plusieurs milliers à défiler avec des photos des victimes ou des drapeaux et maquillages ensanglantés. Le macabre et le chagrin étaient de sortie pour faire réagir le gouvernement.
A la fin de la marche, certains manifestants ont brûlé une effigie du président mexicain Enrique Pena Nieto, dont ils demandent la démission.
Corruption de la police et des politiques locaux, cartels de la drogue et disparitions tragiques. L'affaire des disparus d'Iguala rassemble le Mexique, car elle représente la somme de ses maux, des problèmes majeurs qui gangrènent le pays.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, le bus réquisitionné par une centaine d'étudiants qui voulaient l'utiliser pour se rendre à une manifestation est arrêté par la police municipale. L'interpellation tourne mal : 10 morts et 4 blessés sont à déplorer, certains arrivent à s'enfuir. 43 autres sont embarqués par la police avant de disparaître à tout jamais.
Selon la thèse officielle du gouvernement, des policiers corrompus auraient livré les étudiants au sanguinaire cartel de la drogue des «Guerreros Unidos». Ces narcotrafiquants les auraient alors pris pour des rivaux et les auraient tués avant de les incinérer dans une décharge. Une théorie qui ne convainc ni les proches des disparus, ni les experts de la commission interaméricaine des droits de l'Homme, pour qui une incinération d'une telle ampleur n'aurait pu avoir lieu dans une décharge.
Bien qu'au point mort, l'enquête du ministère de la Justice est toujours en cours.