Philippines : Duterte demande un peu plus de temps pour «tuer tous» les trafiquants de drogue
Depuis son élection le 30 juin dernier, plus de 3 000 personnes ont été exécutées sur simple soupçon de trafic de drogue, souvent sans procès. Mais Rodrigo Duterte demande plus de temps pour mener à bien sa «guerre contre la drogue».
Le président philippin Rodrigo Duterte pense avoir sous-estimé l'ampleur de la tâche qu'il s'est fixée. Aussi a-t-il appelé à une prorogation de sa «guerre contre la drogue» de six mois : «Même si je le voulais, je ne pourrais pas les tuer tous» a-t-il ainsi déploré, «Je n'avais pas réalisé à quel point la drogue était une menace pour cette république avant que je n'en devienne le président».
Elu le 30 juin dernier, le très martial président des Philippines a lancé un campagne radicale contre le trafic de drogue aux Philippines, une «guerre» qui s'est traduite par des exécutions le plus souvent extra-judiciaires de personnes soupçonnées de tremper dans le trafic de drogue.
Des milliers d'éxécutions
Forte du «permis de tuer» présidentiel, la police a déclaré avoir tué plus de 1 100 suspects de trafic de drogue en deux mois. Duterte avait d'ailleurs promis, dès le lendemain de son accession au pouvoir, une forme d'immunité aux fonctionnaires de police ainsi que des primes pour chaque corps retrouvé.
«Tu n'es qu'un imbécile de plus» #BankiMoon nouvelle victime des punchlines de #Dutertehttps://t.co/a2d5AbqkuXpic.twitter.com/vtG5DeTP9c
— RT France (@RTenfrancais) 9 septembre 2016
Mais la police n'est pas la seule à s'autoriser des exécutions sommaires. Plus de 2 000 personnes ont aussi été tuées dans des circonstances non élucidées, victimes de «justiciers» et de groupes d'autodéfense de citoyens, encouragés par les appels au meurtre répétés de Duterte.
Ce dernier a promis de se consacrer à sa promesse de campagne à l'élection présidentielle, à savoir liquider physiquement les Philippins qui serait impliqués dans le trafic de drogue – quelque 100 000 personnes selon ses propres estimations – afin que le pays ne devienne pas un «narco-Etat». Les cadavres de dealers jetés dans la baie de Manille, la capitale philippine, seraient «tellement nombreux», avait prédit le chef d'Etat, que les poissons en deviendraient gros et gras.
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