Un tiers des frappes saoudiennes au Yémen ont visé des cibles civiles, selon un rapport britannique

Un tiers des frappes saoudiennes au Yémen ont visé des cibles civiles, selon un rapport britannique© Naif Rahma Source: Reuters
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Durant cinq des 18 derniers mois de la guerre menée par l'Arabie saoudite au Yémen, la coalition menée par Riyad a frappé plus de cibles civiles que militaires, d'après une étude réalisée par The Guardian.

L'analyse des données de près de 8 600 raids aériens menés par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite entre le mois de mars 2015 et août 2016 a montré que seuls 3 577 sites bombardés étaient de nature militaire. 3 158 sites ayant essuyé des frappes aériennes ont été répertoriés comme étant des sites civils, tandis que 1 882 frappes ont été classés comme étant de nature inconnue, selon les sources obtenues par The Guardian.

Un tiers des frappes ont touché des sites civils

Par ailleurs, les données qui ont été recueillies à partir de sources ouvertes au public en utilisant un large éventail d'informations ont montré que les Saoudiens avaient mené 942 raids aériens sur des zones résidentielles. Les avions envoyés par Riyad ont ainsi frappé 114 marchés, 34 mosquées, 147 établissements scolaires, ainsi que 26 universités. L'information a également révélé que Riyad avait ciblé le réseau des transports, frappant quelque 37 sites.

L'analyse prénommée Yemen Data Project, a statué que la coalition avait frappé plus de sites civils que militaires surles cinq des 18 derniers mois, avec des zones cibles ayant été frappées à plusieurs reprises. Une école a par exemple été bombardée à neuf reprises et un marché a été frappé 24 fois.

L'Arabie Saoudite a depuis plusieurs mois fait l'objet d'une attention particulière de la part de la communauté internationale, qui a accusé Riyad de bombarder des cibles civiles, mais le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel al-Jubeir a déclaré au Guardian que les chiffres avancés étaient «largement exagérés», accusant au contraire les combattants houthis de transformer des bâtiments civils tels que les écoles et les hôpitaux en «centres de commandement» et «dépôts d'armes» pour faire diversion.

«Ce sont des cibles militaires. Il y a un an encore, elles auraient en effet pu être des bâtiments civils. Mais lorsque ces sites ont été bombardés, ils n'avaient plus rien à voir ni avec des écoles, ni avec des hôpitaux», a affirmé le ministre saoudien.

Des voix discordantes

Depuis le début de sa campagne au Yémen, le Royaume saoudien est le deuxième plus grand importateur d'armes en provenance du Royaume-Uni. Les dépenses de Riyad en matière d'armement s'élève à 3,7 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros). Les partis d'opposition britanniques ont accusé l'élite dirigeante de fermer les yeux sur la question, tout en poursuivant le commerce d'armes avec le royaume saoudien.

«Il est tout à fait révoltant de penser que des armes britanniques puissent avoir été utilisées contre des civils. Il est de la responsabilité du gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cela ne se produise pas», a déclaré au Guardian le secrétaire à la défense du cabinet fantôme du Royaume-Uni, Clive Lewis.

Les législateurs américains ont également exhorté le gouvernement britannique d'interdire les ventes d'armes à Riyad après la campagne saoudienne au Yémen.

«La vente de 1,15 milliard de dollars (1 milliard d'euros) de fusils d'assaut et de munitions à un pays connu pour ses graves manquements en matière de respect des droits de l'Homme contribue à un véritable désastre et une escalade de la course aux armements en cours dans la région», a insisté le républicain Rand Paul.

En août 2016, 64 membres de la Chambre des représentants ont signé une lettre exhortant le président américain Barack Obama à retarder sa vente d'armes à Riyad après que le Département d'Etat a approuvé la fourniture potentielle à l'Arabie saoudite de plus de 130 chars de combat Abrams, 20 véhicules blindés et d'autres équipements militaires.

Washington a justifié cette vente comme le moyen d'assurer une paix durable dans la région, sans modifier l'«équilibre militaire de base».

«Cette vente contribuera à la politique étrangère et à la sécurité nationale des Etats-Unis en améliorant la sécurité d'un partenaire régional stratégique qui a été et continue d'être un des principaux contributeurs à la stabilité politique et au progrès économique au Moyen-Orient», a déclaré l'Agence de coopération et de sécurité dans un communiqué de presse.

Lire aussi : Pourquoi la communauté internationale ignore-t-elle le massacre des enfants yéménites ?

En mars 2015, l'Arabie Saoudite a envoyé ses troupes au Yémen pour rétablir le président déchu sunnite Abd-Rabbu Mansour Hadi au pouvoir. L'intervention a coûté la vie à au moins 10 000 personnes, dont près de 4 000 civils, selon des estimations des Nations unies.

La majorité des victimes ont été tuées lors des frappes aériennes de la coalition menée par Riyad. Les pourparlers de paix lancés par l'ONU qui visaient à mettre fin aux hostilités ont échoué en août 2016 et les combats ont repris.

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