Hillary Clinton insulte les électeurs de Donald Trump, puis s'excuse
Hillary Clinton a qualifié la moitié des électeurs de Donald Trump de «pitoyables», suscitant la polémique aux Etats-Unis et provoquant la colère du milliardaire qui a dénoncé le mépris de l'ancienne Première dame pour des «millions» d'Américains.
«Pour généraliser, en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j'appelle le panier des gens pitoyables», a lâché Hillary Clinton, le 9 septembre, lors d'un discours pour une levée de fonds organisée par l'organisation LGBT pour Hillary à New York. Une insulte adressée directement à certains partisans de son rival républicain. «Des racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. Vous n’avez qu’à choisir», a rajouté l'ancienne secrétaire d'Etat américaine.
RT USA1stAlways: Hillary Clinton hides for +270 days & comes out only to insult +>50% of US citizens pic.twitter.com/BMMLYwTfi3#BasketOfDep…
— Vote Jill Over Hill! (@ILoveBernie1) 11 septembre 2016
Ces propos ont immédiatement fait réagir Donald Trump, qui a répondu à son adversaire sur Twitter : «Wow, Hillary Clinton a été tellement insultante envers mes supporters, des millions de personnes incroyables, qui travaillent dur. Je pense que cela va lui coûter cher dans les sondages».
Wow, Hillary Clinton was SO INSULTING to my supporters, millions of amazing, hard working people. I think it will cost her at the Polls!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 10 septembre 2016
Dès le lendemain, le 10 septembre, la candidate démocrate a publié un communiqué dans lequel elle reconnaît en partie son erreur : «Hier soir, j'ai fait une généralisation grossière. Ce n'est jamais une bonne idée et je le regrette en partie», a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle continuerait à dénoncer «la rhétorique sectaire et raciste» du milliardaire.
"I won't stop calling out bigotry and racist rhetoric in this campaign." —Hillary pic.twitter.com/C3Z7GybJ53
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 10 septembre 2016
Un rétropédalage qui a aussi suscité la controverse sur le compte Twitter de l'agence de Presse Associated Press. Cette dernière avait tweeté dans un premier temps une déclaration incomplète d'Hillary Clinton, ne précisant pas qu'elle ne regrettait ses propos uniquement «en partie». Devant la critique, l'agence de presse a dû rapidement supprimer son premier tweet, et en diffuser un second.
Clinton says she regrets calling `half' of Trump supporters `basket of deplorables': https://t.co/3suU4RCOuk
— The Associated Press (@AP) 10 septembre 2016
«Panier de pitoyables»
Sur les réseaux sociaux, les déclarations d'Hillary Clinton ont suscité un véritable tollé et dans la matinée du 10 septembre, le hashtag #BasketOfDeplorables [«panier des pitoyables» en français] était devenu la tendance n°1 sur Twitter. Les soutiens de Trump se sont ainsi réapproprié l'injure, se disant «fiers d'être pitoyables».
We are proud to be the #BasketOfDeplorables come join us @ https://t.co/AGuHKGJgJa & #RETWEETpic.twitter.com/kQwHaJp6OX
— Bikers 4 Trump (@Bikers4Trump) 10 septembre 2016
Proud to be part of the #BasketOfDeplorables with my fellow Americans pic.twitter.com/HSy8E6ZKeM
— Basketeer Vendetta (@Vendetta92429) 10 septembre 2016
Un supporter du candidat républicain a par exemple publié une photo de trois personnes sur le réseau social, en écrivant «Ma famille. Lequel est pitoyable, Hillary? L'ancien combattant, la femme ou l'homosexuel ? Tu nous insultes».
My family. Which one is deplorable, Hillary? Veteran, woman, or gay man.
— #NeverHillary (@ScottPresler) 10 septembre 2016
You insult us. #BasketOfDeplorablespic.twitter.com/u4LfuPZSH6
«Il a perdu son bras en se battant pour son pays, mais pour Hillary, ce n'est qu'un membre du panier de pitoyables», tweete un autre partisan du candidat républicain.
#WeThePeople#BasketOfDeplorables vote @realDonaldTrump 👇#HesWithUs#Vetsfortrump@YoungDems4Trump@Dems4Trump2016pic.twitter.com/xfvcnMjwLW
— Deplorable WCoe (@wendydcoe) 10 septembre 2016
Sur internet, la plupart des soutiens de Donald Trump ont donc préféré s'approprier le terme injurieux de «pitoyables» pour mieux le dénoncer. Certains sont allés jusqu'à s'identifier aux Misérables de la célèbre comédie musicale britannique, inspirée du roman éponyme de Victor Hugo, qui a fait un carton aux Etats-Unis. D'autres internautes ont détourné le célèbre «Je suis Charlie» par «Je suis déplorable».
From @RealJamesWoods "Liberté, Egalité, Fraternité" The #basketofdeplorables will not eat cake... pic.twitter.com/LTpfM0KV4a
— Ron Pyle (@rreactor) 10 septembre 2016
Je suis Deplorables #BasketOfDeplorables#MAGA@realDonaldTrumppic.twitter.com/FBPyBR0Cyd
— Nuking Politics.com (@nukingpolitics) 11 septembre 2016