La Turquie menace (encore) l'UE de rompre l'accord sur les migrants
Ankara a fait une nouvelle fois savoir que la Turquie mettrait fin à ses engagements pour contenir les flux d'immigration illégale en direction de l'Europe si l'UE n'assouplissait pas d'ici octobre sa politique de visas pour les ressortissants turcs.
Interrogé par le magazine allemand Bild sur le maintien de l'accord sur les migrants dans le cas où l'UE n'exempterait pas les citoyens turcs de visas dans l'espace Schengen d'ici octobre, le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a annoncé que l'UE et la Turquie «appliquer[aient] tous les traités en même temps, ou les mettre[aient] tous de côté». En d'autres termes : si Bruxelles ne réforme pas dans les trois mois sa politique de visas vis-à-vis de la Turquie, celle-ci ne s'efforcerait plus d'empêcher les migrants présents sur son territoire de gagner le continent européen.
«Je ne veux pas discuter du pire scenario possible – les pourparlers avec l'UE se poursuivent» a toutefois souligné le ministre turc, souhaitant se montrer confiant.
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Le 1er août, déjà, Mevlut Cavusoglu avait tenu des propos similaires lors d'un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung :«Si la libéralisation des visas n'intervient pas, nous serons contraints de prendre nos distances par rapport à l'accord et à la déclaration du 18 mars.»
De même, fin juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait menacé de briser l'accord sur les réfugiés, estimant que l'UE ne versait pas les sommes devant aider la Turquie à maintenir les migrants sur son territoire.
Ankara et Bruxelles s'accusent mutuellement de non-respect de l'accord
Le 18 mars dernier, la Turquie s'est engagée à stopper les flux de migrants illégaux en direction de l'Europe. Bruxelles, de son côté, a promis de verser six milliards d'euros à Ankara pour financer une partie de cet accueil de réfugiés, mais a aussi assuré qu'elle accorderait aux ressortissants turcs la possibilité de voyager dans l'espace Schengen sans visa.
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L'UE, toutefois, rechigne à appliquer ce dernier engagement, invoquant le non-respect par la Turquie de certains critères de l'accord. En particulier, Bruxelles juge que la modification de la législation antiterroriste turque contrevient aux principes de liberté d'expression qu'est censé respecter Ankara.
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