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Tensions en Arménie : 165 personnes arrêtées après des affrontements avec la police

La police a arrêté 165 personnes après les émeutes dans la rue Khorenatsi, près de Sari Tagh à Erevan. La veille, les manifestants ont tenté de percer un cordon de police qui avait arrêté un groupe armé ayant pris un commissariat en otage.

Le 29 juillet, plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues d’Erevan, en Arménie. Le rassemblement a rapidement viré à l’émeute, des incendies étant déclenchés ça et là par les activistes.

Déployés en nombre, les policiers sont intervenus pour disperser la foule, essuyant de nombreux jets de projectiles. La police a utilisé des grandes désencerclantes et des gaz lacrymogènes contre la foule. 60 personnes ont été blessées dans les affrontements avec la police. 

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Les émeutes ont eu lieu après que des membres du groupe armé ayant pris en otage un poste de police ont été arrêtés le 29 juillet au soir et écroués. Accusés de «saisie des bâtiments, de véhicules, de moyens de communication» et «acquisition illégale, vente, stockage, transport et port d'armes, de munitions, d'explosifs ou d'engins explosifs», ils ont été condamnés à deux mois de prison et transférés au centre de détention du Service national de sécurité arménienne, selon leur avocat, cité par RIA Novosti.

Selon ces articles du Code pénal arménien, l'un risque entre six et 12 ans de prison, l'autre entre trois et huit ans. L'avocat a également annoncé son intention de faire appel. Selon lui, «les enquêteurs ne fournissent pas de preuves suffisantes».

Le 17 juillet, ce groupe d’hommes armés avait réussi à s’emparer d’un poste de police à Erevan, tuant un des policiers qui s’y trouvait et prenant sept autres fonctionnaires en otage. Les attaquants, qui occupent toujours les locaux, exigent la démission du président Serge Sarkissian et la libération d'un opposant politique du nom de Jiraïr Sefilian, arrêté en juin pour détention d'armes et projets d'attaques contre des bâtiments gouvernementaux et des centres de télécommunication de la capitale.

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Le 23 juillet, après des négociations avec les autorités, les membres du groupe ont libéré quatre otages. Tout le périmètre entourant le poste de patrouille a été bouclé par la police. 

L'Arménie connaît depuis plusieurs mois des tensions politiques. En octobre dernier, Jirayr Serfilyan et son mouvement d'opposition, «Nouvelle Arménie», ont annoncé qu'ils allaient lancer un «processus de la désobéissance civile et changement de pouvoir».

«Atteindre le déplacement du pouvoir que par des élections est impossible ; il peut être atteint que par une rébellion armée du peuple», a déclaré Sefilyan lors d'une manifestation publique à l'époque.