«Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déplore la perte de trois sous-officiers français décédés en service commandé en Libye», a annoncé dans un communiqué le ministère, sans plus de précisions.
«Il salue le courage et le dévouement de ces militaires engagés au service de la France qui accomplissent, tous les jours, des missions dangereuses contre le terrorisme» , ajoute le communiqué. Le ministre adresse ses «condoléances» aux familles et proches des trois militaires et «les assure de la reconnaissance de la Nation».
Le président François Hollande a lui affirmé que la France menait «des opérations périlleuses de renseignement en Libye» et que les militaires français avaient trouvé la mort dans un «accident d'hélicoptère».
Selon l'Opinion, il avait été décidé lors d’un conseil de défense au début de l’année que la Libye relèverait de la compétence de la DGSE, mais l’Elysée, pour répondre à un engagement pris auprès des Américains, a décidé d'y envoyer des soldats du commandement des opérations spéciales.
En février 2016, le quotidien le Monde avait révélé la présence de forces spéciales françaises sur le territoire libyen. Le ministre de la Défense avait alors demandé l'ouverture d'une enquête pour compromission du secret de la défense à la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense).
La classe politique rend hommage aux soldats
Nicolas Sarkozy, le président de la République en fonction en 2011 lorsque la France s'est militairement engagée en Libye, a présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Ce qui n'a néanmoins pas empêché des responsables politiques du Front National d'affirmer que la chute de Mouammar Kadhafi et l'instauration d'une instabilité durable dans le pays devenu poreux aux milices islamistes, relevaient de la responsabilité de l'ex-président.
Loin de la polémique, du Front National au Parti Socialiste en passant par Les Républicains, les centristes ou encore Debout la France, la classe politique française dans son ensemble a salué la mémoire des militaires tombés en Libye.
Le «fiasco» de l'intervention de 2011
Cinq ans après l'intervention française en Libye, que même Alain Juppé a fini par qualifier de «fiasco» bien qu'ayant été partisan de la chute provoquée du Guide libyen à l'époque, le pays – à la tête duquel se trouve un gouvernement d'union national instauré dans des conditions difficiles – en proie aux milices djihadistes et aux assauts de l'Etat islamique avait appelé la communauté internationale à l'aide, signant ainsi le retour de la France dans ces opérations.
Les politiques français ne sont pas les seuls à avoir regretté d'avoir instauré le chaos dans le pays. Le président américain Barack Obama a lui-même reconnu en avril dernier : «Ma pire erreur a probablement été d'échouer à anticiper le lendemain de ce qui, je pense, était la bonne chose à faire en Libye : l'intervention.»
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