Opinion : « Les Etats-Unis agissent comme si l’Ukraine était leur 51ème Etat » (VIDEO)

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Washington, bien que l’Ukraine se trouve à l’autre bout du monde, se comporte dans ce pays comme si c’était une partie des Etats-Unis, a dit sur RT Richard Becker de la coalition antimilitariste Answer.

RT : Les accords de Minsk exigent des deux parties d’arrêter les combats et de retirer leurs armes lourdes. Mais le département d’Etat américain a suggéré que la livraison d’armes à Kiev ne violait pas l’esprit des accords. Comment est-ce possible ?

RICHARD BECKER : Le gouvernement américain, à bien des égards, agit comme si l’Ukraine était son 51ème Etat même si elle se situe à l’autre bout du monde. Quand nous examinons les accords… depuis le début de l’histoire des Etats-Unis, depuis que les Etats-Unis sont devenus un pays, il y a eu beaucoup d’accords violés, beaucoup de traités violés ou interprétés de manière à ce que le gouvernement américain puisse se permettre de faire tout ce qu’il veut à chaque moment particulier et quelles que soient les dispositions de ces accords. Manifestement, l’idée d’une intervention militaire américaine par la livraison d’armes au gouvernement ukrainien et à l’armée ukrainienne ne peut pas être interprétée autrement que comme la violation des accords de Minsk. 

RT : Pendant ce temps, Ben Rhodes, conseiller de la Maison-Blanche, a déclaré qu’il ne pensait pas que la réponse à la crise ukrainienne soit « d’y envoyer simplement plus d’armes ». Pourquoi cette divergence existe entre les mots de la Maison-Blanche et du département d’Etat ? 

RB : Je crois que ces opinions doivent être examinées très attentivement. Ben Rhodes a simplement dit que la livraison de plus d’armes n’allait pas résoudre les problèmes, mais il n’a pas dit : «  Nous ne voulons pas fournir plus d’armes  ». Je pense que les hommes politiques et les gouvernements, et les officiels du gouvernement américain en particulier, tiennent un double discours alors qu’ils veulent dire une seule chose. Et ils veulent dire qu’ils sont la puissance dominante en Ukraine. Ce but n’est pas atteignable uniquement par les armes, il nous reste à voir ce que Ben Rhodes a en tête à part les livraisons d’armes. On a un déjà un aperçu de ce qui se prépare. Il y a eu une lourde intervention américaine et on peut s’attendre à encore plus d’intervention à l’avenir.

RT : Quel sera l’impact sur le conflit d’une livraison d’armes à Kiev ?

RB: Je crois qu’il est impossible de le dire parce que nous ne savons pas le type d’armes et le niveau d’armes dont ils parlent… S’ils veulent arriver en force avec des instructeurs et des armements très sophistiqués, l’impact pourrait être très significatif ; si les quantités sont moindres, si les armes sont légères, et ainsi de suite, cela aura un moindre effet. Quoi qu’il en soit, je pense qu’ils vont juger en fonction de ce que Washington croit avoir obtenu de ses dernières avancées, de son intérêt à étendre sa domination, de son désir d’attirer l’Ukraine dans l’orbite militaire et économique des Etats-Unis et de l’OTAN.

RT : Washington déclare qu’il octroie des fonds pour répondre à des défis mondiaux tels que l'« agression russe ». Qu’est-ce que les Etats-Unis essayent d’obtenir ici ?

RB : Quand ils parlent de ressources, il s’agit des ressources du peuple américain et d’une grande partie du monde, ressources qui sont englouties par le budget militaire américain. Et le fait que surplus budgétaire créé leur permet de dépenser encore plus en armement est un affront au peuple américain et aux citoyens du monde entier. Si on examine le budget militaire [américain], et pas seulement celui du Pentagone, mais aussi celui de la Central Intelligence Agency (CIA), de la National Security Agency (NSA), celui du département de la Sécurité intérieure des États-Unis etc… la somme obtenue est presque égale à la somme de tous les autres budgets militaires de tous les pays du monde. L’idée que les problèmes dans le monde, les problèmes des peuples ukrainien, russe, américain ou autre peuvent être résolus par la livraison de plus d’armes est absurde et cette idée n’a de sens qu’aux yeux des fabriquants d’armes.

‘L’agression de Kiev dans l’est de l’Ukraine soutenue par les puissances occidentales’

Oliver Tickell, auteur et journaliste, dit que ce n’est pas la Russie qui provoqué une agression, mais Kiev qui a refusé de négocier la paix avec les insurgés dans l’est de l’Ukraine.

RT : En parlant d’agression russe, pensez-vous que le président Obama prépare le terrain pour un conflit direct avec la Russie ?

OT : Je crains qu’un processus d’escalade ait lieu, que les Etats-Unis aient décidé, pour une raison quelconque, que c’était le moment d’affronter la Russie et qu’ils soient préparés à pousser la confrontation aussi loin que nécessaire pour obtenir le résultat recherché. C’est très inquiétant. J’avais un sentiment presque similaire alors que les tambours de guerre battaient à la veille de l’invasion de l’Irak et ensuite au moment de la tentative de prendre part à la guerre en Syrie.

Cette situation est caractérisée par l’étouffement des voix dissidentes des médias populaires et la création d’un récit historique altérée qui se déroule selon un scénario écrit pour nous. Ce qui est inquiétant, à cet égard, c’est que, dans le cas de l’Irak, il n’y avait pas d’armes de destruction massive, c’était juste une arnaque. La Russie, quant à elle, doit être prise au sérieux. Je ne pense pas qu’il y ait un casus belli qui puisse pousser les Etats-Unis ou tout autre pays à qui il reste une parcelle de santé mentale à intensifier leur intervention en Ukraine. La paix est la seule nécessité impérieuse pour le monde entier et pour tous les peuples démocratiques épris de liberté. 

RT : Vous avez écrit un article sur ce que les médias occidentaux et les leaders occidentaux appellent « l’agression russe ». Quelles sont vos inquiétudes ? 

OT : Je pense que le sujet de l’agression russe est une sorte de mélodie. Si on la répète assez souvent, les gens commencent à y croire. J’ai été très choqué, à vrai dire, par une émission de la BBC dans laquelle les propos du secrétraire général de l’OTAN Jens Stoltenberg sur l’agression russe ont été cités, puis quelques autres commentateurs sont intervenus qui semblaient tous tomber d’accord avec lui… 

RT : Est-ce qu’on s’éloigne de plus en plus d’une chance de paix tandis que les insurgés ont eux aussi annoncé le recrutement de plus de soldats ?

OT : Je suis complètement d’accord. C’est la guerre. Il est très difficile de voir une issue. Mais je crois qu’on doit revenir à ses causes pour la comprendre. Souvenons-nous que la guerre a commencé au moment des Jeux olympiques à Sotchi. Les Jeux olympiques à Sotchi étaient une occasion pour le président Poutine de montrer au monde que la Russie était un pays moderne, riche et capable de présenter une nouvelle image.

Ce n’est pas la Russie qui provoque une agression contre d’autres pays. C’est tout le contraire de son intention. Et c’est au moment des Jeux olympiques de Sotchi que la crise en Ukraine s’est déclenchée. Apparemment, cela a été mis en œuvre par des forces extérieures, en particulier les Etats-Unis et l’OTAN.

Comme nous l’avons vu, quand les insurgés dans l’est ont essayé de négocier avec le gouvernement ukrainien à Kiev, ce dernier a refusé en les considérant comme des terroristes et s’est lancé dans une opération antiterroriste qui est en fait une campagne de bombardement et de pilonnage de la population civile. C’est comme ça que cette guerre a commencé. La dynamique à la base de cette guerre est l’agression orchestrée par Kiev qui bénéficie visiblement d’un soutien politique total de l’UE, de l’OTAN et des Etats-Unis.

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