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Trump : Sanders ralliant Clinton, c’est comme Occupy Wall Street ralliant Goldman Sachs

Le candidat républicain aux présidentielles américaines a comparé le soutien officiel apporté par Bernie Sanders à Hillary Clinton à une trahison, traduisant l’état d’esprit de nombreux sympathisants du candidat démocrate.

La réaction de Donald Trump à l’annonce du ralliement officiel de Bernie Sanders à Hillary Clinton ne s’est pas faite attendre : «Je suis d’une certaine manière surpris que Bernie Sanders n’ait pas été honnête avec lui-même et ses sympathisants. Ils ne sont pas heureux qu’il se vende !»

Dans la journée du 12 juillet 2016, l’ex-candidat des primaires démocrates a annoncé son soutien officiel à sa grande rivale Hillary Clinton, qu’il avait pourtant très durement attaquée tout au long de la campagne, lors d'un tout premier meeting commun dans un lycée de Portsmouth (New Hampshire).

Dénonçant cette apparente contradiction, le candidat républicain a enfoncé le clou sur Twitter : «Bernie Sanders a abandonné ses sympathisants en ralliant la pro-guerre, pro-TPP [le traité transatlantique], pro-Wall Street et fourbe Hillary Clinton». Une idée résumée dans une formule choc : «Bernie Sanders ralliant la fourbe Hillary Clinton, c’est comme Occupy Wall Street ralliant Goldman Sachs».

Le retournement de veste d’un croisé «anti-establishment»  

Dans le langage cru auquel il est habitué, le champion des Républicains exprimait ainsi une déception sans doute largement partagée dans le camp du perdant de la primaire démocrate. Le sénateur du Vermont se présentait en effet comme une alternative «anti-establishment» à une candidate dépendante, selon lui, du milieu des affaires et des lobbies.

Il avait vivement critiqué le mode de financement de la campagne d'Hillary Clinton, et accusé sa rivale de bénéficier de fonds provenant de grands groupes pétroliers et gaziers – et donc de servir leurs intérêts. En avril, il avait aussi accusé l’ex-première dame des Etats-Unis de ne pas être «qualifiée» pour occuper le poste de président. 

La trahison de toutes ces prises de position, qui traduisaient un profond désir de renouveau politique, pourrait faire le miel de Donald Trump. Le candidat «rebelle» des Républicains l’a bien compris, qui a tendu la main aux fans frustrés de Bernie Sanders : «A tous ceux qui ont voté pour Bernie et qui veulent arrêter les mauvais accords commerciaux […], nous vous acceuillons à bras ouvets. Le peuple d’abord», leur a-t-il lancé sur Twitter.

Mais Donald Trump n'est pas la seule personnalité politique américaine a avoir été indignée par le choix du démocrate. Pour la candidate du Parti vert à l’élection présidentielle, Jill Stein, «de nombreux cœurs ont été brisés parmi les militants de Sanders» à l'annonce de son ralliement. L'outsider, qui s'est déjà exprimée sur RT à propos de la campagne, est allée plus loin : «La révolution [menée par Sanders chez les Démocrates] est à présent étouffée au sein d'un parti contre-révolutionnaire», de sorte que rien ne restera de la «véritable charge contre Wall Street» qu'avait menée le sénateur du Vermont.

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Sanders s’explique sur sa volte-face

«Je suis venu ici, non pour parler du passé mais pour me concentrer sur l'avenir», a déclaré Bernie Sanders durant son meeting avec Hillary Clinton, soulignant qu'elle avait «gagné le processus des primaires démocrates». «Je la félicite pour cela, et je ferai tout ce que je peux pour être sûr qu'elle sera le prochain président des Etats-Unis», a-t-il ajouté, refusant de relever les désaccords idéologiques profonds qui l’opposaient jusqu’alors à sa rivale. «Ensemble nous avons commencé une révolution politique pour transformer l'Amérique et cette révolution continue», a-t-il insisté. 

Quant aux remarques de Donald Trump soulignant l’incohérence de sa décision, l’ex-candidat démocrate les a balayées d’un revers : «Grands discours de la part de la personne qui a eu peur de débattre avec [moi] en Californie.» En mai dernier, en effet, le candidat républicain avait décidé de renoncer à un débat qui devait l’opposer au sénateur du Vermont, en raison du «processus de nomination démocrate totalement truqué», qui empêcherait celui-ci de décrocher l’investiture de son parti.


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