Sanders: notre candidature est plus forte contre Donald Trump que celle d’Hillary Clinton (EXCLUSIF)

Alors que Donald Trump va certainement remporter l’investiture du Parti républicain, l’incertitude plane encore chez les Démocrates, où l’outsider Bernie Sanders a confié à RT qu’il se battrait contre Hillary Clinton jusqu’à la convention de cet été.

Le sénateur du Vermont a accepté de rencontrer Ed Schultz, animateur de l'émission de RT News with Ed Schultz, pour discuter de l’importance des primaires en Californie qui le 7 juin, permettront de répartir entre les deux candidats les 475 délégués de l’Etats, ainsi que les super délégués démocrates qui pourraient changer leur fusil d’épaule et lui octroyer leur soutien.

Bernie Sanders a également renouvelé son vœu de poursuivre la bataille pour la nomination du candidat démocrate jusqu’à la convention nationale du Parti démocrate à Philadelphie en Pennsylvanie fin juillet. Il a ajouté qu’il avait dû se battre contre tout l’establishment démocrate dans chaque Etat.

Ed Schultz (E.S.) : Monsieur le sénateur, vous battez Donald Trump dans tous les sondages avec une meilleure marge que votre adversaire. Voulez-vous que les super délégués prennent cela en compte ?

Il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord, c’est que Donald Trump serait un désastre pour ce pays

Bernie Sanders (B.S.) : Je pense qu’ils doivent le faire. Hillary Clinton et moi-même ne sommes pas d’accord sur beaucoup de points et les gens ne seront pas tous d’accord à la convention, mais il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord, c’est que Donald Trump serait un désastre pour ce pays. Je demande à ces super délégués, y compris à ceux qui s’étaient déjà ralliés à Hillary Clinton avant même que je n’entre dans la course, de bien réfléchir avant de voter. Si vous regardez les sondages, si vous regardez les campagnes électorales, vous verrez que l’énergie, l’enthousiasme et le plus grand nombre d’électeurs est avec nous. Nous menons la campagne la plus forte pour vaincre Hillary Clinton et Donald Trump.

E.S. : Vous avez remporté le Minnesota. Amy Klobuchar et Al Franken, sénateurs de cet Etats, sont également super délégués et soutiennent Hillary Clinton. Souhaitez-vous qu’ils changent de camp ?

J’espère que tous ces super délégués vont respecter la volonté du peuple. Si nous avons remporté une victoire écrasante, ils devraient voter pour Bernie Sanders

B.S. : Oui, je le souhaite dans les Etats où nous avons remporté une victoire écrasante, comme le Minnesota, l’Alaska, l’Etat de Washington, le New Hampshire… Je ne vous parle pas de victoire à deux points d’écart, mais avec 20 ou 30 points d’écart. J’espère que tous ces super délégués vont respecter la volonté du peuple. Si nous avons remporté une victoire écrasante, ils devraient voter pour Bernie Sanders.

E.S. : Les medias rapportent que vous battez de l’aile car vous allez restreindre votre budget télévision en Californie. Qu’en pensez-vous ?

B.S. : C’est incroyable, je n’ai pas besoin de vous parler des medias. On m’a posé une question. Nos finances se portent bien. La vérité est que les apparitions à la télévision en Californie coûtent cher, donc nous devons faire un choix : dépenser de l’argent soit sur place, soit à la télévision. Honnêtement, nous n’avons pas encore pris de décision. C’est juste une histoire des médias, ils ont essayé de mettre fin à ma campagne dès qu’elle a commencé. Mais nous pensons que nous avons de bonnes chances de remporter la Californie. Les derniers sondages nous donnaient deux points de moins qu’Hillary Clinton. Beaucoup d’électeurs indépendants pensent voter pour nous. Je pense que nous pouvons remporter la Californie, nous allons y consacrer beaucoup d’énergie. Nous avons les moyens de mener une campagne pour la victoire, nous n’avons simplement pas encore décidé de la répartition du budget.

E.S. : Comment réagissez-vous à la nomination de [l’ancien porte-parole du Parti démocrate,] Barney Frank, [par le comité national du Parti démocrate] à la tête de la convention ? Il a critiqué votre position sur Wall Street.

Quel message aux millions d’Américains qui nous soutiennent que de donner des postes importants à des gens hostiles à la campagne de Bernie Sanders

B.S. : J’espère que la direction du Parti démocrate est prête à donner des postes importants à des gens neutres. Il y a beaucoup de gens qui ne se sont pas montrés hostiles à ma campagne. Quel message aux millions d’Américains qui nous soutiennent que de donner des postes importants à des gens hostiles à la campagne de Bernie Sanders. J’espère donc qu’ils reconsidéreront leur décision.

E.S. : Si vous remportez la Californie, cela changera-t-il la donne de la convention ?

B.S. : Voici où nous en sommes : ces deux dernières semaines nous avons remporté l’Indiana et la Virginie-Occidentale, c’est une belle victoire. Nous avons le Kentucky et l’Oregon cette semaine, que nous espérons remporter. Mais le plus important, c’est le 7 juin. Nous avons six Etats, y compris la Californie et le New Jersey. Si nous remportons la Californie, cela va nous donner un sacré élan pour la convention, et si les sondages continuent de montrer que nous sommes plus fort qu’Hillary Clinton face à Donald Trump, j’espère que beaucoup de gens diront lors de cette convention démocrate que Bernie Sanders doit être le candidat démocrate.

E.S. : Monsieur le Sénateur, vous avez suscité beaucoup de réactions en déclarant lors d’une interview «Ne venez pas me voir pour vous plaindre d’Hillary Clinton», comme si vous attendiez ce moment depuis longtemps…

B.S. : Vous savez, Ed, j’ai dû faire face à tout l’establishment démocrate dans chaque Etat. Au Minnesota vous avez les sénateurs, les gouverneurs, presque tous les membres du congrès [qui font partie de l’establishment du Parti]. Keith Ellison a été un très bon allié, mais Etat après Etat nous faisons face à tout l’establishment et puis quelqu’un vient nous parler des problèmes d’Hillary… Fichez-moi la paix ! Nous avons désormais 44,5% de tous les délégués et donc, maintenant, je vais aller dans les huit prochains Etats et en remporter autant que possible, arriver à la convention aussi fort que possible et en sortir en tant que candidat du Parti démocrate.

 LIRE AUSSI : Super Tuesday : vers une nouvelle révolution manquée ?