Dans l'Etat américain de l'Indiana, les votes des primaires démocrates et républicains ont été dépouillés. Bernie Sanders a battu sa rivale démocrate Hillary Clinton, alors que Donald Trump a officiellement obtenu une autre victoire chez les républicains. Un autre candidat républicain, Ted Cruz, a annoncé la suspension de sa campagne présidentielle.
RT: Que signifient la victoire de Trump et l'annonce de Cruz pour la course républicaine ?
Daniel Wagner (D. W.) : En quelque sorte cela est une illustration du rouleau compresseur de Trump qui fait marcher sa magie depuis quelques semaines déjà. Trump est irrésistible. La nomination est dans sa poche.
RT: La majorité des principaux acteurs du Parti républicain s’opposent ouvertement à la nomination de Donald Trump. Peuvent-ils encore empêcher cela ?
D. W. : Je ne vois pas comment. Il me semble très clair qu’il va obtenir les 1 237 délégués dont il a besoin pour décrocher la nomination. Une fois que cela sera fait, cela me semble insensé qu’une sorte de «base» républicaine continue à penser que [sa nomination] n’aura pas lieu. Cela serait dans leur intérêt de resserrer les rangs autour de lui et de le soutenir, parce que leur objectif est maintenant de ne pas laisser Clinton entrer à la Maison blanche. Et ils n’y arriveront pas en se bagarrant entre eux au passage.
Certains disent aussi que le fait de porter Trump à la présidence ferait la Chine grande à nouveau
RT: Une série de télévision diffusée sur la chaîne ABC s’en est prise à Donald Trump dans un épisode récent, où des terroristes utilisent le slogan de Trump «Make America Great Again» (Faisons l’Amérique grande à nouveau) lors d'une attaque. Qu’est-ce que les créateurs de la série tentent de faire en dressant ce parallèle ?
D. W. : Je ne suis pas sûr qu'ils essayaient de faire cela. Certains disent aussi que le fait de porter Trump à la présidence ferait la Chine grande à nouveau. Un phénomène intéressant qui a lieu partout dans le monde en ce moment. Beaucoup d'électeurs dans beaucoup d'endroits différents disent : «Nous en avons assez de la politique habituelle».
Vous pouvez regarder ce qui se passe dans les élections en ce moment aux Philippines, par exemple, où il y a un personnage qui ressemble beaucoup à Donald Trump. Trump est très emphatique, il hérisse bien des plumes et semble être très populaire. Je pense que M. Trump est soit à l’origine de ce phénomène, soit il est simplement un cas particulier de ce qui se passe d’une manière plus générale.
Richard Becker, de la Answer Coalition, une organisation antimilitariste, prétend que partout où Donald Trump allait, il y avait des centaines de personnes rejetant son message d’intolérance et de racisme.
Trump s’est construit une base en jouant sur les craintes et sur l'insécurité de beaucoup de gens
RT : Ted Cruz a annoncé la suspension de sa campagne présidentielle. Qu'est-ce que cela signifie pour la course à la Maison Blanche ?
Richard Becker : Cela ne semble maintenant ne faire aucun doute que Trump va obtenir la nomination. Trump s’est construit une base en jouant sur les craintes et sur l'insécurité de beaucoup, beaucoup de gens, et aussi bien sûr, sur le racisme, l'islamophobie, le sectarisme anti-mexicain... Nous avons donc ce candidat totalement réactionnaire et quelqu'un qui ne fait pas partie de l'establishment républicain, mais qui semble par tous les moyens se diriger vers la nomination républicaine. Où que Donald Trump aille, y compris à San Francisco la semaine dernière et dans le Sud de la Californie la veille, il y a des centaines et des milliers de gens qui sortent [dans les rues] pour rejeter son message d’intolérance, de racisme et tout ce que Trump a apporté à la campagne.
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