Bernie Sanders super star, le candidat démocrate qui déborde Hillary Clinton sur sa gauche
Bernie Sanders, candidat à l'investiture démocrate est peut-être en train de rejouer aux Etats-Unis un scénario à la Corbyn : celui du politicien aux idées solides de gauche qui crée la surprise.
Son succès touche désormais aussi les people. Bernie Sanders vient en effet de recevoir le soutien d'une des athlètes les plus populaires aux Etats-Unis. Ronda Rousey, championne d'arts martiaux, a ainsi publiquement pris position pour le candidat à l'investiture démocrate, Bernie Sanders.
Let’s get ready to … #FeelTheBern: Bernie Sanders has Ronda Rousey in his corner: https://t.co/URAPNPmGiJpic.twitter.com/Yd6yKCSOCQ
— Jim Roberts (@nycjim) 11 Novembre 2015
La championne multi-médaillée a déclaré qu'elle votera Bernie Sanders car «il ne prend pas de l'argent venant des entreprises», ajoutant: «Je ne pense pas que les politiciens devraient être autorisés à prendre de l'argent pour leurs campagnes d'intérêts externes».
L'athlète ajoute: «S'il ne gagne pas contre Hillary, alors je voterai probablement pour un troisième parti. Pour être honnête, en 2012, j'étais contre les deux candidats et j'en ai choisi un troisième car je pense que si plus de personnes votaient pour un troisième parti, il faudrait alors en tenir compte».
Le soutien de Ronda Rousey, qui compte 6 millions de followers sur Twitter, contre les 500 000 d'Hillary Clinton, indique que la candidature de Bernie Sanders, 74 ans, est peut-être en train de faire de l'ombre à Hillary Clinton.
L'outsider qu'on n'avait pas vu venir
Bernie Sanders, 74 ans est peut être en train de déborder Hillary Clinton sur sa gauche. Jusqu'alors on ne misait pas un cent sur ce sénateur du Vermont, aux allures de professeur d'université un peu dépassé. Pourtant, il bénéficie déjà de près de 25% d’intentions de vote auprès des électeurs démocrates, contre 45% pour Hillary Clinton. Charpentier, journaliste puis élu, son parcours étonne.
Sa méthode est simple : une campagne populaire sur le terrain couplée à une campagne en ligne. Le site «Sanders for president» est fréquentée par 200 millions de visiteurs uniques par mois. Tous ses meetings à venir et ses soutiens y sont répertoriés. Récemment, on y apprend que le célèbre acteur Ryan Gosling songerait aussi à voter pour lui.
.@RyanGosling asks fans for a birthday favor: spreading a message from @BernieSandershttps://t.co/jtBLg1udThpic.twitter.com/SQFvYKLhXK
— CNN (@CNN) 13 Novembre 2015
L'anti-Hillary
Sur le modèle d'un Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste britannique qui n'a jamais changé ses positions, Bernie Sanders dit la même chose depuis 40 ans : seulement là, ce qu'il dit est en train d'être entendu dans une Amérique touchée de plein fouet par la crise de 2008. Pour certains, il réinvente même une certaine gauche américaine en déclarant dans ses meetings «Nous sommes les 99%, il est temps qu'on reprenne le pouvoir au 1%».
Ainsi il s'est déclaré en faveur du mariage homosexuel, contre la privatisation des prisons. Dans ses discours, il n'a de cesse de fustiger la concentration du pouvoir dans les mains des plus riches. Enfin, il fait du réchauffement climatique l'un des enjeux de sa campagne.
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Plus largement, il dénonce la mainmise des entreprises sur les campagnes électorales, à coup de dons en millions de dollars. Hillary Clinton dispose ainsi d’un budget de 28 millions de dollars obtenus principalement grâce à de riches Américains ou entreprises. En faisant appel aux petites contributions, Bernie Sanders aurait réussi à rassembler 26 millions de dollars en trois mois.
Sur le plan des idées, il détonne également : il a ainsi violemment critiqué Hillary Clinton pour son vote autorisant le président Bush à faire la guerre en Irak. Il n'hésite pas non plus à souligner que son pays emprisonne plus que la Chine et se déclare contre la privatisation des prisons.
Meet the women who aren't voting for Hillary Clinton https://t.co/UA0t1KKYobpic.twitter.com/FFJNJQxNOH
— TIME.com (@TIME) 13 Novembre 2015
Plus largement, hausse des impôts, gratuité de l'université, congés payés et congés maternité sont au coeur de son programme.
Hillary Clinton commence à s'inquiéter de ce candidat que personne n'avait vu venir : désormais, elle ne quitte plus l'Iowa, premier Etat à voter aux primaires. Un Etat qui donne souvent le La aux élections suivantes.
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