Brexit : les travaillistes dans la tourmente alors qu'Angela Eagle se porte candidate contre Corbyn
Déjà contesté, le leader du Labour anglais Jeremy Corbyn se voit menacé par la candidature de la député. Après le Parti conservateur britannique, c'est au tour du Parti travailliste d'entrer dans la tourmente politique de l'après-Brexit.
«J'ai pris la décision de me présenter à la présidence du Parti travailliste», a déclaré la député travailliste Angela Eagle, s'en prenant au leader du Parti travailliste : «Jeremy Corbyn n'est pas en mesure d'assurer le leadership du Labour.»
I'm not a Blairite, Brownite or Corbynista, I'm "my own woman", @angelaeagle says https://t.co/QtjdDuwskthttps://t.co/73aFv3PTpo
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) 11 juillet 2016
L'annonce de la candidature ouvre donc la voie à de nouvelles élections pour désigner la tête du parti travailliste. La candidate estime être la seule à «unifier le parti», et se présente comme une «socialiste» qui s'est construite personnellement en opposition au thatchérisme. Pour elle, le référendum du Brexit est le résultat d'une tactique politcienne à usage interne du Parti conservateur qui a «déchiré le Royaume-Uni» et qui «porte préjudice à l'économie et la société britanniques».
Le Parti travailliste plus divisé que jamais
Angela Eagle est membre du parlement britannique depuis 1992 et a été membre des gouvernements de Tony Blair et Gordon Brown. Mais la femme de 55 ans incarne surtout la fronde des députés travaillistes contre un Jeremy Corbyn issu de la gauche britannique pro-européenne. Jeremy Corbyn a «échoué à honorer son premier et plus important devoir, celui de diriger un Parti travailliste parlementaire organisé et efficace», a-t-elle tâclé. Corbyn est en effet très contesté dans son parti et pâtit de l'issue du référendum du 23 juin dernier, alors qu'il défendait le «remain».
Il lui est reproché notamment de ne pas avoir défendu avec assez de force le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Jeremy Corbyn était ainsi déjà en position de faiblesse après le vote de défiance de ses députés le 28 juin dernier, à 170 voix contre 40. Dans le même temps, les deux tiers de son cabinet fantôme, dont Angela Eagle, avaient démissionné.
Le résultat du référendum et l'annonce de la démission de David Cameron n'en finissent pas de créer des remous et le paysage politique britannique se recompose au jour le jour.