Libye : Saïf al-Islam, le second fils de Mouammar Kadhafi, amnistié et libéré de prison
Condamné à mort par contumace par le tribunal du régime libyen internationalement reconnu et détenu depuis près de cinq ans, Saïf al-Islam a finalement bénéficié d’une amnistie générale. On vient seulement d’apprendre qu’il a été libéré mi-avril.
Karim Khan, l'avocat de Saïf al-Islam, a refusé de dire où se trouvait son client mais il a précisé que son client allait bien et qu'il était en sécurité sur le territoire libyen. La raison pour laquelle la nouvelle de sa libération, tout d'abord diffusée par la télévision panarabe Al Mayadeen, a été retardée reste aussi inconnue.
Mais selon deux sources citées par France 24 – un avocat proche de la famille Kadhafi et un autre source basée à Zintan – Saïf al-Islam n'aurait pas été «physiquement libéré» mais se trouverait encore en résidence surveillée.
Maintenant que le fils de Mouammar Kadhafi est amnistié, ce que Karim Khan a confirmé, son objectif est désormais de faire cesser les poursuites menées par le tribunal pénal international contre son client. Le TPI souhaite depuis 2014 l'extradition de Saïf al-Islam à la Haye pour le juger pour «crimes contre l'humanité», ce que la justice libyenne avait refusé d'accorder, affirmant qu'elle était juridiquement compétente pour juger cette affaire emblématique.
2/2 L'avocat de Saif al-Islam #Kadhafi refuse de préciser où il se trouve, plaidera pour la fin des poursuites devant le #TPI.
— François Picard (@FrancoisF24) 6 juillet 2016
Saïf al-Islam Kadhafi, le second fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait été condamné à mort pour «crimes de guerre et répression de manifestations pacifiques» pendant la révolte de 2011, lors d'un procès tenu en juillet 2015.
La deuxième personne la plus influente de Libye avant 2011
Avant la chute du gouvernement de Mouammar Kadhafi, lors de la campagne de bombardements de la coalition internationale qui a détruit l’armée régulière et permis aux forces rebelles de prendre le pouvoir, il était considéré comme la deuxième personne la plus influente de Libye, même s’il n’occupait pas de poste officiel.
En novembre 2011, Saïf al-Islam a été capturé par les forces rebelles, alors qu’il essayait de quitter la Libye après l’exécution de son père.
Il a été, jusqu'à sa récente libération, détenu par des milices locales, dans la ville de Zentan, lesquelles ont refusé plusieurs demandes du gouvernement internationalement reconnu, alors siégeant à Tripoli, de le leur transférer pour le traduire en justice. C'est pour cette raison qu'il n'a pu être présent à aucune séance de la cour, dont le procès a débuté en avril 2014.
Parmi les huit enfants de Mouammar Kadhafi, trois de ses fils ont été tués dans les violences de 2011. Le troisième fils du dirigeant renversé, Moatassem Kadhafi, a été capturé en 2011, puis exécuté par les rebelles au côté de son père. Deux autres de ses fils, Saïf al-Arab et Khamis, ont péri dans les bombardements du pays, respectivement le 30 avril 2011 dans sa maison et le 29 août 2011 près de Tarhounah.