Le pseudonyme du hacker est un hommage à «Guccifer», nom de guerre du hacker roumain Marcel Lazar, qui a revendiqué un piratage précédent dans le serveur mail privé de Hillary Clinton et est aujourd’hui poursuivi pour cybercriminalité.
Parmi les documents disponibles en ligne se trouve notamment une revue de presse exhaustive concernant les attaques et les critiques dont a été la cible la Fondation Clinton et sur l'utilisation par la candidate démocrate de sa messagerie privée lorsqu'elle était secrétaire d'Etat.
Un autre dossier, intitulé «2016 Democrat Positions Cheat Sheet» (Aide-mémoire sur les positions démocrates de 2016 antisèches) énumère les prises de positions majeures de tous les rivaux potentiels de Hillary Clinton à la primaire démocrate : Bernie Sanders, Martin O'Malley, Jim Webb, Lincoln Chaffee, Elizabeth Warren et Joe Biden...
Beaucoup d'autres documents contiennent des indications à destination des équipes de campagne de la candidate, pour savoir comment répondre aux critiques sur les revenus de la Fondation Clinton. Cette dernière, à vocation philanthropique et humanitaire, est pointée du doigt pour l'opacité de ses sources de financement, notamment provenant d'origine étrangère lorsque Hillary Clinton était secrétaire d'Etat. Une partie de ce dossier est intitulée «ce que nous ignorons», et comprend des questions telles que «combien de voyages de Madame Clinton les saoudiens ont-ils financé ?»
Une autre note, intitulée «les attaques contre la famille Clinton» énumère d'autres zones sombres autour de la candidate démocrate, comme l'incapacité de sa fille Chelsea à justifier un certain nombre de frais contractés auprès de la fondation familiale, jusqu'aux frasques sexuelles de son mari, Bill.
Un autre fichier met en exergue une utilisation dispendieuse de jets privés par la famille Clinton, déplacements financés par plusieurs grands groupes.
Le comité national du Parti démocrate (DNC) n'a quant à lui pas encore confirmé ou infirmé l'authenticité de ces documents.
Clinton en faveur de frappes aériennes en Libye
La partie de ce document relative aux strategies défensives et offensives se concentre essentiellement sur le soutien de Hillary Clinton aux frappes aériennes de l’OTAN en Libye en 2011, qui ont mené à la mort du leader libyen Mouammar Kadhafi et à l’attaque de septembre 2012 contre les installations du département d’Etat américain à Benghazi, dans laquelle est mort le diplomate Christopher Stevens et trois autres Américains.
Le comité national du Parti démocrate (DNC) tente de réfuter les attaques républicaines qui accusent l'ancienne secrétaire d’Etat de s’être empressée d'entrer dans un conflit militaire en Libye avant d'abandonner le pays après la chute de Kadhafi, menant à l’attaque à Benghazi et la montée en puissance de Daesh.
Le DNC affirme que «la secrétaire Clinton a assumé les conséquences de l'attaque de Benghazi» et qu’elle et le Département d’Etat se sont pliés aux enquêtes du Congrès. Enquêtes qui ont été «inutiles et politiques», selon le DNC.
«De multiples enquêtes menées par le Parti républicain ont coûté aux contribuables des millions de dollars et ont cherché à politiser la tragédie pour leurs propres intérêts», a pu ainsi marteler le DNC.
Politique de restauration des relations avec la Russie
Face à la critique des Républicains de la politique avancée par Clinton de «restauration des relations» envers la Russie, le DNC a indiqué que cette politique avait été considérée par certains experts et journalistes comme ayant atteint son principal objectif en 2011, allant dans le sens de négociations d'un nouveau traité sur la réduction des armes de destruction massive entre Moscou et Washington.
Soutien au renversement du président ukrainien
Le document pointe aussi du doigt le soutien politique et militaire de Hillary Clinton au nouveau gouvernement ukrainien après les troubles à l'Euromaïdan, soutenus par l’OTAN et qui ont mené au renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, allié de la Russie.
Armement des rebelles syriens
Quant à la Syrie, le DNC salue «la voix dure et influente» de Clinton au sein de l’administration d’Obama et son appel à l’armement des «rebelles modérés syriens» pour défier les forces du président Bachar el-Assad. Dans cette section du document, la défense de Hillary Clinton affiche sa volonté d’armer les rebelles à un rythme plus rapide que celui voulu jusqu'à présent par le président Barack Obama.
Quelques jours auparavant, d'autres informations confidentielles du parti Démocrate avaient été dérobées par le fameux hacker «Guccifer 2.0». Elles portaient principalement sur Donald Trump, sur son discours et ses points faibles sur le plan politique. A l’origine, l’entreprise en cybersécurité CrowdStrike, qui avait révélé ce piratage, l’attribuait à deux groupes de hackers liés au gouvernement russe. L'accusation avait alors été contredite par la revendication de «Guccifer 2.0».