L’assassinat de l’opposant russe Boris Nemtsov était motivé par l'argent, pas la religion
Pour le Comité d’enquête russe, les tueurs présumés de l’homme politique d’opposition russe ont été motivés par des motifs financiers et n’ont donc pas de lien avec ses déclarations de soutien aux caricatures du prophète Mahomet de Charlie Hebdo.
«L’enquête a examiné les témoignages des prévenus [Zaour] Dadaev et Anzor Koubashev qui indiquent que le meurtre de Nemtsov a été motivé par la haine religieuse, la victime ayant soutenu les caricatures du prophète Mahomet dans le journal français Charlie Hebdo en janvier 2015», a expliqué le porte-parole du Comité Vladimir Markin.
#Moscou : des activistes déposent des fleurs sur le lieu de l’assassinat de Boris #Nemtsovhttps://t.co/ck9qEeEmL5pic.twitter.com/lraZUqwhBH
— RT France (@RTenfrancais) 13 juin 2016
«Cependant les preuves suggèrent que les membres du groupe organisé ont commencé à préparer le meurtre de Nemtsov début septembre 2014, ce qui rend invalide leur prétendu mobile de haine religieuse», a-t-il poursuivi.
Selon le Comité d’enquête, 15 millions de roubles (environ 203 000 d’euros) ont été offerts aux tueurs de Boris Nemtsov pour mener à bien leur mission, rapporte RIA Novosti.
L’enquête criminelle contre Zaour Dadaev, Chadide et Anzor Koubashev, Temirlan Eskerhanov et Khamzat Bakhaev, qui sont accusés d’être des tueurs à gage faisant partie d’un groupe organisé, est désormais terminée, a noté le porte-parole.
Selon le porte-parole du Comité, «l’enquête a réuni des preuves suffisantes et le dossier à l’encontre des cinq suspects a donc été envoyé pour approbation de l’acte d’accusation».
L’homme politique russe a été tué le 27 février 2015 sur un pont traversant la rivière Moskova, près du Kremlin, alors qu'il rentrait à son domicile avec sa compagne. L’assaillant a tiré à quatre reprises dans le dos de la victime puis s’est enfui en voiture.
L’assassinat de Boris Nemtsov, alors âgé de 55 ans, a amené des milliers de personnes à descendre dans les rues de la capitale russe en 2015, pour demander de trouver et punir les meurtriers.
Dans un discours public, le président russe Vladimir Poutine a personnellement promis que soient punis les responsables de l’organisation et de l’exécution du meurtre.