L'opposition israélienne aurait pu mettre fin à l'occupation si elle avait remporté les élections
Le leader de l'opposition israélienne Isaac Herzog a tenu des négociations secrètes avec Mahmoud Abbas durant la campagne électorale de 2014-2015 et aurait accepté de rendre la Cisjordanie et Jérusalem-Est aux Palestiniens, selon un média israélien.
Le négociateur d'Isaac Herzog, l'ancien ministre Efraim Sneh, aurait conclu un accord avec le négociateur de l'Autorité palestinienne pour que les réfugiés palestiniens reçoivent une compensation financière, que le mur des lamentations reste sous contrôle israélien, et qu'Israël conserve une présence militaire «symbolique» dans la vallée du Jourdain, aux côtés de soldats jordaniens et palestiniens, selon la chaîne de télévision israélienne Channel 10.
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Isaac Herzog était, de son côté, prêt à libérer les territoires palestiniens occupés dans leur entièreté, à l'exception des colonies israéliennes les plus importantes, qui auraient alors fait l'objet d'échanges de territoires à hauteur de 4% de la totalité de la surface rendue aux Palestiniens. Jérusalem-Est , sous occupation israélienne depuis 1967, serait devenue la capitale de l'Etat palestinien, et une seule et même mairie aurait administré les deux capitales.
So, it seems in secret talks with Abbas, Herzog was happy to divide Jerusalem! pic.twitter.com/i1v6znSHC3
— Arsen Ostrovsky (@Ostrov_A) 19 juin 2016
Concernant l'accord sur les réfugiés palestiniens, celui-ci est basé sur la résolution 194 de l'ONU de 1948 et l'Initiative de paix arabe, accordant une compensation financière pour la majorité des réfugiés expulsés lors de la création de l'Etat juif au cours de ce que les Palestiniens appellent la «Nakba», et le retour «symbolique» d'un certain nombre d'entre eux. Selon l'ONU, il y a aujourd'hui cinq millions de réfugiés palestiniens.
«Nous voulons [...] éviter à des centaines de pères et de mères de visiter des cimetières militaires»
Isaac Herzog a confirmé avoir tenu des discussions avec Mahmoud Abbas et a affirmé que si elles s'étaient concrétisées elles auraient pu éviter la vague de violence qui a touché la région ces derniers mois. «J'ai fait des efforts afin de pouvoir arriver à une compréhension mutuelle, qui aurait pu éviter la vague de terreur que j'avais anticipé. […] Après toutes ces guerres et enterrements, arrivant quasiment tous les ans depuis une décennie, je n'écouterai plus le mantra selon lequel la menace ne peut être réglée qu'avec la force militaire» a-t-il affirmé.
«La plupart des accords de paix ont été conclus après de terribles bains de sang entre des peuples se combattant. La droite nous offre la guerre et ensuite accourt signer des traités de paix. Nous voulons renverser cela et éviter à des centaines de pères et de mères de visiter des cimetières militaires», a ajouté le leader de l'opposition.
Les négociations ont finalement débouché sur une impasse à la suite de l'échec d'Isaac Herzog dans des élections qui ont permis à Benjamin Netanyahou de renouveler son mandat de Premier ministre.
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