Turquie : le président Erdogan a poursuivi en justice au moins 268 personnes pour offense
L'article 299 du Code pénal turc stipule qu'il est illégal d'insulter le président du pays. Deux journalistes d'istanbul en ont relevé au moins 268, selon Breitbart. La plupart seraient des journamistes qui critiquent le gouvernement et des kurdes.
Officiellement le gouvernement turc compte 1 845 violations de l'article 299, mais la grande majorité des cas n'est pas accessible au public. Onur Burçak Belli et Şafak Timur, deux journalistes basés à Istanbul sont parvenus à retrouver 268 cas de poursuites en justice avérés et les ont rendus publics.
#EUref#Brexit#freedomofspeech
— #Let'sLeaveEU (@stardust193) 17 juin 2016
Turkish President #Erdogan Has Taken Over 268 To Court For Insulting Him https://t.co/RPKp7CDNQH
Les principaux individus visés par cette loi semblent être les journalistes critiques envers le pouvoir. En effet, l'article 299 délivre des sanctions plus sévères pour les journalistes et les médias que pour toute autre personne qui aurait «offensé» le président.
Parmi les plus touchés par l'article 299 semblent également figurer les minorités kurdes, notamment les membres du parti indépendantiste PKK qui a toute l'attention des autorités d'Ankara.
#Turkey ex-football star on trial for insulting Erdogan https://t.co/wVP6mOBdLc#world#court#hakansukur#istanbul
— Tobi Baba (@Voiceof9jathugs) 16 juin 2016
Cette loi semble par ailleurs même s'étendre jusqu'en Europe, puisqu'en avril dernier, le président de la branche allemande du parti Pirate Bruno Kramm avait été arrêté après avoir récité un poème satirique devant l'ambassade de Turquie à Berlin.
Toujours en Allemagne, le gouvernement avait autorisé Recep Tayyip Erdogan à poursuivre en justice le comédien Jan Böhmermann, qui avait lors d'un sketch traîté le président turc de «pédophile et de zoophile».
Récemment, à l'enterrement du légendaire boxeur Mohammed Ali, Recep Tayyip Erdogan a voulu jeter un drap brodé d'écritures saintes islamiques sur son cercueil. Lorsqu'il s'est vu refuser ce geste, le président turc a considéré cela comme une offense. Beaucoup s'étaient alors moqués de sa susceptibilité.
Pourtant, en Turquie, les conséquences sont souvent désastreuses pour «les offenseurs», rapporte le quotidien allemand Die Zeit. Le cas de deux adolescents de 12 et 13 ans emprisonnés pour avoir arraché un poster de Recep Tayyip Erdogan a notamment défrayé la chronique. Les deux jeunes garçons ont finalement été relâchés après avoir juré ne pas avoir remarqué que l'affiche représentait le président.
En mai dernier, le rédacteur en chef du journal turc d'opposition Cumhuriyet, Can Dündar, a été condamné à cinq ans et dix mois de prison, alors qu’Erdem Gül, le chef du bureau du quotidien à Ankara, devra passer cinq ans derrière les barreaux.