Un artiste russe polémique refuse de payer une amende pour avoir mis le feu à la porte du FSB
Le 8 juin, un tribunal de Moscou a reconnu l’artiste russe Piotr Pavlensky coupable de «dégradation d’un monument du patrimoine culturel» en novembre dernier et l’a condamné à une amende. Mais il refuse de la payer.
Piotr Pavlensky qui s’était fait une renommée dans le monde entier par ses performances scandaleuses dans les plus grandes villes russes, notamment à Moscou où il avait cloué ses parties génitales sur les pavés de la Place Rouge, lors des célébration du jour des forces policières en 2014, a été libéré le 8 juin dans la salle du procès après avoir passé sept mois en détention provisoire.
Le 9 novembre 2015, l’artiste russe avait brûlé une porte de l’immeuble de la Loubianka, siège principal du Service fédéral de sécurité russe, le FSB, qui se trouve dans un immeuble reconnu comme monument du patrimoine culturel. Quelques heures après son action spectaculaire, il avait mis en ligne la vidéo de l’incendie. «La porte incendiée de la Loubianka représente un gant que la société jette à la menace terroriste» avait-il expliqué sur Vimeo.
La justice russe a condamné Piotr Pavlensky à une importante amended’un demi-million de roubles (environ 6 800 euros) pour un délit mineur et une indemnisation d’un montant de 481 500 roubles (environ 6 600 euros) au Service de sécurité russe pour les dégâts occasionnés par son action. Et quoi l'artiste ?
«Bien sûr, je ne payerai pas. Sinon, cela voudrait dire que mon action «Menace» aurait été empruntée, comme si je l’avais achetée au FSB. Même si je possédais une telle somme, je ne payerais pas cette amende», a déclaré Piotr Pavlensky après avoir quitté la salle du tribunal.
Après l’oreille coupée et les testicules clouées, un artiste russe enflamme la porte du #FSBhttps://t.co/sGTk1q5qyQpic.twitter.com/B8jL2Oe0Jc
— RT France (@RTenfrancais) 9 novembre 2015
Alors que d’après le Code pénal russe, si l’amende n’est pas payée, l’artiste fera face à une peine de détention, lui même, il a précisé qu’il se trouvait déjà en prison, «en prison de quotidienneté».
Pendant sa détention provisoire, ce personnage extraodinaire, a demandé à plusieurs reprises que son délit soit requalifié en «acte terroriste», en signe de solidarité avec son ami, réalisateur qui avait incendié deux bâtiments à Simferopol au printemps 2014 et était condamné à 20 ans de prison.