TAFTA : un email révèle les profonds désaccords entre l'UE et les Etats-Unis sur l'agriculture
Secrètes, les négociations entre les Etats-Unis et l'Union européenne sur le très controversé traité de libre-échange transatlantique (TTIP ou TAFTA) continuent à pas de tortue. Washington et Bruxelles sont loin d'être sur le même longueur d'onde.
Un email confidentiel obtenu par le site d'information américain Politco révèle que la Commission européenne a averti vendredi dernier les 28 ambassadeurs de l'UE à Bruxelles qu'il n'y aurait pas d'accord sur le TAFTA sauf si Washington changeait son approche des négociations.
Le document révèle que l'un des points de désaccord majeurs concerne le volet agricole. «L'Union européenne (UE) n'a pas vu de progrès substantiels dans des domaines d'une grande importance pour l'agriculture européenne, tels que les indications géographiques protégées, le vin et les barrières non tarifaires», apprend-t-on. Cet email est une réponse à une lettre de l'ambassadeur américain, Anthony Gardner, auprès de l'UE, qui s'était plaint des critiques publiques du commissaire européen à l'Agriculture, Phil Hogan accusé d'avoir effectué une «série de déclarations trompeuses à la presse».
Ces tensions arrivent à un moment où les oppositions contre l'accord commercial de libre échange se multiplient à travers les pays de l'Union européenne. Le 2 mai dernier, des activistes de Greenpeace ont projeté des extraits des négociations sur la façade du parlement allemand à Berlin à l’occasion de la diffusion de 248 pages de discussions confidentielles sur ce projet d’accord commercial controversé.
Le TAFTA consiste en la mise en place d'une zone de libre-échange et d’investissement entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, entraînant de facto une uniformisation des normes dans de nombreux domaines. Ce dernier point cristallise les tensions. Selon les détracteurs du projet, il aboutirait à une régression sanitaire. L’opacité dans laquelle se déroulent les négociations est aussi décriée. Les défenseurs du projet affirment de leur côté, que cet accord est la promesse d'une nouvelle dynamique de croissance économique pour les Etats-Unis et l'Union européenne.