La Grèce serait un risque plus grand que le Moyen Orient pour l’économie mondiale

La Grèce serait un risque plus grand que le Moyen Orient pour l’économie mondiale© Reuters Source: Reuters
George Osborne accueille Yanis Varoufakis à Londres (Reuters/Peter Nicholls)
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Les problèmes économiques de la Grèce représentent une menace plus sérieuse pour l’économie mondiale que le conflit au Moyen Orient ou les tensions entre la Russie et l’Occident, a déclaré George Osborne, le ministre britannique des Finances.

Après une rencontre avec le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, Osborne a insisté pour que la Grèce et les 18 autres pays de la zone euro agissent « de manière responsable » alors que le nouveau gouvernement grec essaye de renégocier le plan de sauvetage du pays qui s’élève à 240 milliards d’euros.

Depuis son arrivée au pouvoir fin janvier, le gouvernement de gauche emmené par Syriza a mis en cause le diktat de l’Union européenne (UE) concernant les mesures d’austérité. De quoi provoquer l’inquiétude des gouvernements libéraux et des créanciers internationaux, d’autant plus que les nouvelles autorités grecques négocient toujours vigoureusement avec les eurocrates leur intention de mettre un terme aux mesures d’austérité draconiennes et de renégocier la dette.

Après sa rencontre avec Varoufakis lundi matin, George Osborne a noté que les discussions étaient « constructives ». Mais il a prévenu que l’impasse actuelle entre le gouvernement grec, les eurocrates et les créanciers internationaux représentait une menace sérieuse pour la stabilité économique en Europe.

Le ministre britannique confie avoir demandé à son homologue grec « d’agir de manière responsable » au moment où ce dernier se prépare à redéfinir la position sociale et économique de la Grèce dans une Europe lourdement endettée, tout en reconnaissant que la zone euro avait besoin « d’un meilleur plan pour l’emploi et la croissance ». Il a en outre affirmé qu’en vertu de la politique économique du parti conservateur, l’emploi et la croissance continueraient de progresser en Grande-Bretagne et qu’elle devait donc être fidèlement poursuivie pendant cette période d’incertitude économique.

Il a souligné que les tensions entre le gouvernement grec et les architectes du plan de renflouement imposé par le Fonds monétaire international (FMI) et l’UE représentaient « une menace élevée pour l’économie britannique » et qu’une voie de « la compétence au-dessus du chaos » devait rester prépondérante en Europe.

En savoir plus : Athènes veut mettre un terme à sa coopération avec la troïka et au plan d’aide qui l’accompagne

Le président américain Barack Obama n’est pas du même avis. Il estime au contraire que l’austérité perpétuelle en Grèce pourrait se retourner contre les intérêts de ses créanciers. « On ne peut pas continuer à presser les pays qui sont en récession », a déclaré le président sur la chaîne CNN. « A un certain moment on doit avoir une stratégie de croissance pour qu’ils puissent rembourser leurs dettes et combler certains déficits », a-t-il ajouté.

La semaine dernière, Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a fortement critiqué les politiques d’austérité mises en œuvre dans les pays de la zone euro. Pour lui, le danger est de voir la zone euro, asphyxiée par le niveau de la dette de ses membres, s’enfoncer dans des années de stagnation.

Après les commentaires de Carney, Michael Burke, économiste britannique et partisan des mesures contre l’austérité, a objecté que le niveau de dette des états de l’UE comme la Grèce et l’Irlande n’étaient pas soutenables, et qu’ en cas de retour de la croissance réelle dans ces pays, leur dette pourrait être supprimée.

Contrairement à Osborne, le nouveau ministre grec des Finances n’est pas partisan de l’austérité. L’essentiel du mandat pré-électoral de Yanis Varoufakis était la promesse de prendre en compte le prix humain de l’austérité en Grèce, la volonté d’annuler ou de réduire la dette du pays, et la promesse de s’attaquer aux élites oligarchiques du pays.

Dans le cadre d’une petite tournée à travers l’Europe après la victoire de Syriza lors des élections législatives grecques de janvier 2014, le nouveau ministre grec des finances a aussi rencontré hier à Londres, plusieurs banquiers de la City.

Il doit ensuite se rendre à Rome pour s’entretenir avec le ministre italien des Finances Pier Carlo Padoan et le Premier ministre Matteo Renzi.

Syriza cherche à renégocier le plan de sauvetage financier de la Grèce d’une manière qui lierait la dette grecque à une croissance économique concrète. Les plans du parti se sont heurtés à la résistance du ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble qui a prévenu que l’Allemagne n’accepterait pas d’adaptations unilatérales du plan de renflouement.

Commentant les défis qui attendent la Grèce, le Premier ministre Renzi a déclaré qu’il était indispensable de procéder avec « beaucoup de sérieux, prudence et responsabilité ». Il a averti que les débats au sein de la zone euro étaient passés de l’austérité à la croissance. « Nous voulons changer la politique économique en Europe, pas seulement pour la Grèce ou un autre pays. Nous voulons faire évoluer les débats sur la politique économique de l’austérité vers la croissance et les investissements », a dit-il sur les ondes de la radio RTL.

Tandis que Syriza s’attèle à la redéfinition du positionnement politique et économique de la Grèce sur la scène européenne, les habitants et les partis de gauche des autres pays lourdement endettés vont les surveiller de près. Pour le moment, le gouvernement qui se prononce contre la politique d’austérité a refusé de travailler avec ses prêteurs qui sont responsables de la réforme fiscale punitive de l’Etat. Le ministre grec des finances Yanis Varoufakis a d’ailleurs déjà indiqué qu’il voulait négocier directement avec les créanciers du pays : le Fonds Monétaire International (FMI), l’Union européenne et la Banque centrale européenne (BCE).

La semaine dernière, la Grèce avait déclaré ne pas vouloir recourir à une nouvelle tranche de prêt de 7,2 milliards de dollars venant de la troïka. Athènes pense pouvoir faire des propositions alternatives au plan de sauvetage d’ici là fin du mois et conclure un accord avec ses partenaires d’ici la mi-avril.

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