Ryad et Washington s’écharpent sur un projet de loi imputant les attentats du 11/9 aux Saoudiens
L’Arabie saoudite ferait chanter les Etats-Unis en menaçant de vendre 750 milliards de dollars d’actifs américains si le Congrès vote un projet de loi qui permet de tenir Ryad comme responsable des attentats du 11 septembre en 2001.
La mise en garde, que certains interprètent ni plus ni moins comme une tentative de chantage, a été faite par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir le mois dernier lors de sa visite à Washington, rapporte le New York Times. Il a déclaré que son pays vendrait pour 750 milliards de dollars de titres du Trésor américain et d’autres actifs avant que qu’un projet de loi imputant la responsabilité des attentats du 11 septembre 2001 à l’Arabie saoudite ne mette le royaume en danger.
Mais le journal américain estime que cette option brandie par Riyad est douteuse, parce que d’un point de vue technique, la vente de ces actifs sera difficile et nuira également à la monnaie saoudienne, dont les cours sont liés au dollar.
En vertu des lois américaines actuelles, certaines nations étrangères jouissent d’un certain degré immunité et leur ressortissants ne peuvent donc pas être poursuivis par la justice américaine. La loi sur l'immunité des autorités étrangères souveraines de 1976 est l’une des raisons pour lesquelles les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 n’ont pas été en mesure de traduire en justice des membres de la famille royale saoudienne et certains organisme de charité soupçonnés d’avoir soutenu financièrement les attaques.
Le projet de loi présenté au Sénat lèverait cette immunité pour les cas d’attentats où des citoyens américains seraient tués sur le sol américain. Il a été adopté sans contestation par le comité judicaire en janvier dernier, s’affranchissant aisément des divisions partisanes.
Des liens possibles entre les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 et l’Arabie saoudite pourraient se cacher dans les 28 pages classées secrètes du rapport du Congrès sur les attentats du 11 septembre. Ces dernières décriraient comment le gouvernement saoudien aurait soutenu financièrement les terroristes. Cinq des 19 pirates qui avaient détourné les avions étaient des citoyens saoudiens.