Le Premier ministre était une figure hautement impopulaire en Ukraine, son taux de popularité ne comptait plus qu’un seul chiffre.
Le public le tient pour responsable de la situation économique désastreuse du pays, ainsi que de l’échec de l’application des réformes qu’il avait promis de réaliser en prenant la tête du gouvernement après le coup d’Etat de février 2014.
La fin de son mandat a été entachée par un scandale politique, quand son ministre de l’Economie Aïvaras Abromavicius a annoncé sa démission en raison du blocage des réformes dans une Ukraine en proie à une grave crise économique et à une corruption endémique au gouvernement.
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Alors que la crise éclatait, la coalition au pouvoir au parlement ukrainien s’est effondrée. Selon la loi ukrainienne, le président Petro Porochenko peut appeler une élection anticipée si une nouvelle coalition n’est pas formée, mais les sondages d’opinion indiquent que son parti perdrait aussi des sièges même dans ce cas-là.
Le président ukrainien a essayé de mettre un terme à ce fiasco en appelant Arseni Iatseniouk à quitter son poste pour restaurer la confiance dans le pouvoir, mais ce dernier avait alors refusé. Une tentative de le démettre via un vote parlementaire a aussi échoué, constituant une source majeure d’embarras pour Petro Porochenko.
Le chef du gouvernement sortant a souligné avoir désormais des buts plus larges que la simple autorité politique.
«Nouvelle loi électorale. Réforme constitutionnelle. Réforme judiciaire. Contrôle de la coalition sur la direction du nouveau gouvernement. Soutien international à l’Ukraine. Adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN. Ce n'est qu'une partie de mon programme», a-t-il conclu.
Selon Arseni Iatseniouk, c’est le porte-parole du parlement Vladimir Groysman qui sera désigné comme son successeur.
Malgré sa démission, le parti du Premier ministre «Front populaire» demeurera dans la coalition au pouvoir. «Le Front populaire reste un membre de la coalition car c’est aujourd’hui le seul moyen possible pour protéger le pays», a-t-il confié, cité par l’agence d’information russe TASS.
Finalement, Arseni Iatseniouk s’est montré optimiste quant aux perspectives politiques de son parti, malgré le manque de soutien populaire. «Nous aimons notre pays et les sondages sont des choses qui vont et viennent», a-t-il expliqué.