Les Néerlandais redoutent que l’accord UE-Ukraine n’aide pas «les Ukrainiens lambda»

Les Néerlandais redoutent que l’accord UE-Ukraine n’aide pas «les Ukrainiens lambda» © Cris Toala Olivares Source: Reuters
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Les Hollandais votent pour soutenir ou non l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine. Nombreux sont ceux qui redoutent que l’accord aide plutôt les grands de ce monde et pas les Ukrainiens ordinaires.

A La Haye, les membres du camp du «non» ont essayé de convaincre la population de refuser l’accord d’association avec Kiev. Mais malgré tous leurs efforts nombreux sont les Hollandais qui veulent venir à l’aide de la population ukrainienne, même parmi ceux qui sont contre cet accord d’association.

Les Néerlandais redoutent que l’accord UE-Ukraine n’aide pas «les Ukrainiens lambda» © RT France

 

«Cet accord n’aidera pas les citoyens lambda en Ukraine», a confié à RT Harry van Bommel, député du parti socialiste. «Il aidera les oligarques, Porochenko et d’autres. Je veux, comme les Néerlandais, aider les Ukrainiens, mais nous pouvons le faire par le biais de politiques de voisinage et toutes sortes de fonds qui peuvent déjà être utilisés», a-t-il ajouté.

De nombreux Néerlandais ont exprimé leurs inquiétudes sur la façon dont les Ukrainiens pourront bénéficier de cet accord d’association.

Même si l’accord offre aux Ukrainiens la possibilité de voyager sans visa dans la plupart des pays de l’UE et fait des tomber des obstacles commerciaux entre l’Ukraine et l’UE, il sera, selon Jan Roos de la revue Geen Stjil, peu bénéfique à la majorité des habitants du pays.

«Il n’y pas de commerce entre les Pays-Bas et l’Ukraine. Le peuple ukrainien est très pauvre, il ne peut pas acheter nos tulipes ou notre fromage. Mais je souhaite le meilleur au peuple ukrainien et je veux qu’il vive en paix. Il y a une guerre là-bas qui a été provoquée par cet accord d’association», explique Jan Roos.

Les appels à voter "oui"

Jan Roos était l’une des figures principales du mouvement qui a permis de recueillir plus de 450 000 signatures pour forcer les Pays-Bas à organiser un référendum non contraignant concernant l’accord d’association avec Kiev. Selon la loi néerlandaise, une pétition qui récolté plus de 300 000 signatures implique que la population soit consultée.

«Je veux qu’ils soient libres. Je veux qu’ils aient des droits, mais ce n’est pas cet accord qui les leur donnera», a reconnu Jan Roos. «Nous voulons plusieurs changements et c’est pourquoi j’espère que les gens voteront «non». C’est une très mauvaise idée d’avoir une association avec le pays le plus corrompu d’Europe, l’Ukraine», a-t-il déploré.

Aux Pays-Bas, l’opposition à cet accord d’association entre l’UE et l’Ukraine n’est pas dirigée contre l’Ukraine en particulier, mais elle est considérée comme un moyen de contraindre le gouvernement néerlandais à consulter la population avant de prendre des décisions.

Il y a aussi une colère envers les politiques européennes concernant l’Ukraine : Bruxelles fait à Kiev des promesses que l’UE ne peut pas tenir sur le long terme. «Pendant Maïdan, deux politiciens européens impliqués ont dit : "Nous allons aider l’Ukraine"», mais que s’est-il passé ? La situation s’est aggravée en Ukraine. Une guerre a commencé à cause leur implication. Je pense que c’est très inquiétant», a confié à RT Daniel Klop, un militant.

IL a ajouté que l’UE plaçait ses ambitions avant le bien-être du peuple ukrainien.

«J’ai l’impression que l’Europe essaie de s’étendre. Elle veut avoir de l’influence et tente d’en obtenir davantage dans le monde. Mais je pense aussi qu’elle essaie d’avoir plus d’influence en Ukraine. A mon avis, cela va nous nuire à cause du conflit actuel en Ukraine», a-t-il déclaré.

Willem Ruitenberg du comité des civils qui fait également campagne pour le vote en faveur du «non» va plus loin en disant qu’il est «un esclave de l’UE qui veut devenir plus large».

«Je ne fais pas confiance à l’UE parce que son agenda secret, c’est d’abord de devenir plus grande, et de deux, d’avoir des liens très étroits avec l’Ukraine», a-t-il déclaré.

Le gouvernement néerlandais ne serait pas contraint d’imposer son veto à l’accord si le «non» l’emportait lors du référendum. Mais cependant, alors que les Pays-Bas exercent la présidence tournante de l’UE et que les élections auront lieu dans moins d’un an, un tel résultat mettrait le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et sa coalition sous pression si elle décidait d’aller à l’encontre de ce que souhaite la population.

Selon des sondages effectués le 3 avril, 66% de Néerlandais était contre l’accord d'association et seulement 25% pour.

 

 

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