Nouvelle rencontre entre Bachar el-Assad et des députés français : une polémique de plus ?
Cinq députés du parti Les Républicains se sont rendus en Syrie pour le week-end de Pâques afin d'afficher leur solidarité avec les chrétiens d'Orient. Cette visite a notamment été marquée par une rencontre avec le président syrien.
Ce n'est pas la première fois que des députés français se rendent en Syrie. Thierry Mariani s'était déjà rendu à Damas en compagnie de quatre députés en novembre dernier. Au cours de cette visite, les élus français ont notamment rencontré le président syrien et cela malgré que le Quai d'Orsay ait fait part qu'il n'était pas favorable à une telle initiative.
#Syrie.Dans le souk de #Damas,le mug qui fait fureur en reconnaissance de l'intervention de la #Russie face à #Daeshpic.twitter.com/or3bAiTw75
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 26 mars 2016
Une rencontre qui coïncidait avec la reprise par l'armée syrienne à Daech de la cité antique de Palmyre, une ville stratégique qui lui permet de continuer sa progression vers le nord. Une cinglante défaite pour Daesh qui, depuis l'intervention russe, enchaîne les déconvenues. Autre temps fort de ce voyage, la célébration de la messe de Pâques, en signe de soutien à la communauté chrétienne. L'association SOS Chrétiens d'Orient a par ailleurs été associée à ce voyage.
#Damas. Émouvante messe de Pâques avec les chrétiens de #Syrie,particulièrement éprouvés par plus de 5 ans de guerre pic.twitter.com/JiiEVRJ02S
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 27 mars 2016
«Je l’ai trouvé plus détendu qu’en novembre. Il a souligné l’importance de l’intervention russe, a déploré l’absence de l’Europe et le double jeu de l’Arabie saoudite et de la Turquie », a indiqué le député (LR) Thierry Mariani, après la rencontre. «Les indignations sont sélectives. Pourquoi ne rien dire quand on remet la légion d’honneur au ministre de l’intérieur d’Arabie saoudite ou quand Barack Obama rencontre Raul Castro ? Monsieur al-Assad n’est pas un président idéal et sans reproche, mais il est en train de gagner la guerre et nous avons des intérêts communs et des ennemis communs avec l’Etat islamique», a-t-il défendu à l'intention du gouvernement français.
Le coup de pub de Julian Rochedy ?
En postant un selfie avec Bachar al-Assad, l'ancien président du Front national de la jeunesse, Julian Rochedy, a manifesté sa présence au sein de la délégation qui s'est rendue à Damas.
Salut ! 😘 #SelfieBacharpic.twitter.com/Nd8gEk2Zj4
— Julien Rochedy (@JRochedy) 27 mars 2016
La présence de celui qui a pris ses distances avec le parti de Marine Le Pen depuis décembre 2014 a fait réagir sur les réseaux sociaux notamment le porte-parole Les Républicains sur les questions européennes, Philippe Juvin.
.@JRochedy Quel scandale. Auriez vous posé la gueule enfarinée avec Staline au motif qu'il luttait contre Hitler ? @lesRepublicains
— Philippe Juvin (@philippejuvin) 27 mars 2016
La réponse de l'intéressé est claire.
Autre chose : je veux bien selfiser avec quiconque lutte contre les islamistes de Daech, les mêmes qui frappent la France. Ok ?
— Julien Rochedy (@JRochedy) 28 mars 2016
Nous étions en #Syrie pour célébrer la libération de #Palmyre; ce que retiennent les cons, c'est la présence,dans la délégation, d'un ex-FN.
— André Bercoff (@andrebercoff) 28 mars 2016
Le Quai d'Orsay contre la rencontre
Le Quai d'Orsay s'est ainsi déclaré défavorable à une telle initiative, la France ayant catégoriquement refusé de coopérer avec le gouvernement syrien dans la lutte contre le terrorisme. Néanmoins dans l'hexagone, les appels de la classe politique à s'allier avec Damas contre Daesh se font de plus en plus nombreux. «Bon et utile voyage à mes amis parlementaires. Envoyez une carte postale à Fabius», ex-ministre des Affaires étrangères, a tweeté le sénateur UDI Yves Pozzo di Borgo. De son côté, le député socialiste Gérard Bapt, qui avait participé à un voyage controversé en Syrie en février 2015, a estimé vendredi dans un communiqué que l’UE et la France devaient «rétablir des contacts avec l’État syrien». Cela contribuerait au «climat positif» créé par «les initiatives russes en faveur du cessez-le feu et le retrait militaire partiel», selon lui.
De même, le gouvernement français a infléchi sa position envers Damas en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Europe. La multiplication des menaces et des attaques terroristes ont fait prendre conscience aux autorités françaises que la menace principale provenait des organisations terroristes.
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