Débordements à Bruxelles : des canons à eau utilisés, une dizaine d'interpellations (PHOTOS, VIDEOS)
- Avec AFP
Reportée pour des raisons de sécurité, la marche contre la peur a tout de même eu lieu dans la capitale belge, place de la Bourse. Des individus auraient profité de ce rassemblement pour commettre des actes de violences.
Deux cents manifestants nationalistes ont fait irruption le 27 mars sur la place de la Bourse à Bruxelles, transformée depuis les attentats meurtriers du 22 mars en mémorial. «On est des hooligans», «On est chez nous», ont lancé ces manifestants vêtus de noir.
Un temps surveillés à distance par les forces anti-émeutes, les manifestants nationalistes ont aussi répété des slogans virulents à l'endroit du groupe djihadiste Etat islamique, qui a revendiqué les attentats. Selon l'AFP, une dizaine de manifestants ont été interpellés.
Les individus ont donc défié les autorités belges qui, au regard du risque terroriste, avaient invité la population à ne pas participer à la manifestation par la suite annulée par ses organisateurs. «La sécurité des citoyens est notre priorité, nous relayons donc sans aucune hésitation la demande des autorités de ne pas venir manifester», a expliqué au Monde Emmanuel Foulon, porte-parole d’un député européen socialiste, qui faisait partie des instigateurs de la marche.
«Vu le niveau 3 [sur une échelle de 4] de la menace qui reste maintenu, vues les enquêtes en cours, et étant donné la mobilisation et la capacité policière sur le terrain, nous voulons inviter les citoyens à ne pas manifester demain », avait-il déclaré.
Manifestants nationalistes dispersés à Bruxelles: une dizaine d'interpellations https://t.co/uQ4TQoosD8pic.twitter.com/Cho4fZp4aY
— News Republic France (@NewsRepublic_Fr) March 27, 2016
Après les attentats qui ont touché la capitale belge le 22 mars, plusieurs groupuscules tentent de surfer sur les peurs. Le mouvement Voorpost, qui prône l'idéologie du White Power, a ainsi déclaré que son nombre d'adhérents avait doublé en trois jours.
De leur côté, les services de sécurité belges estiment qu'il existe un risque réel de violences de la part de ce groupuscule d'extrême droite. «Les services de renseignement sont préoccupés par la capacité de Voorpost à réaliser une action violente», a déclaré Vidhya Ramalingham, chercheur à l'Institut allemand sur la radicalisation. «Les membres de l'organisation sont étroitement surveillés par les services de sécurité. Ils sont beaucoup moins nombreux que les extrémistes islamistes mais constituent néanmoins une menace sérieuse», a ajouté le chercheur.
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