Staffan de Mistura : des élections en Syrie pourraient se tenir d’ici 18 mois
Après plusieurs semaines d’interruption, les pourparlers à Genève doivent reprendre le 14 mars. Pour assurer un résultat positif, leur format a été modifié, tandis que l’ordre du jour reste le même, a annoncé l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie.
Dans son interview à l’agence RIA Novosti, Staffan de Mistura a rappelé que trois questions restent à l’ordre du jour : le nouveau gouvernement, une nouvelle Constitution pour le pays et des élections. Il a précisé que «des élections doivent être tenues 18 mois après le début des pourparlers» prévu pour le 14 mars. «Des élections, du président ainsi que du Parlement, gérées par l’ONU», a-t-il ajouté.
Les premiers délégués commencent à arriver à Genève, tandis que le début de pourparlers est prévu pour la semaine prochaine. «Je compte tenir les premières discussions substantielles et plus approfondies le lundi 14 mars. A partir de ce moment et jusqu’au 24 mars, j’aurai des rencontres avec les différents représentants des parties syriennes», a annoncé l’envoyé spécial de l’ONU en indiquant que, traditionnellement, la première rencontre a lieu avec la délégation du gouvernement.
Il a indiqué que le format des pourparlers sera cette fois-ci un peu différent. Jusqu'à maintenant, les négociations se passaient dans une grande salle avec une cérémonie d’ouverture et «parfois, dans un moment de forte émotion, les délégués quittaient la salle de réunion, arrêtant de fait la réunion», a expliqué Staffan de Mistura, en ajoutant que «dorénavant on essaie de créer une nouvelle approche, basée sur le principe d’une discussion indirecte». C’est-à-dire que selon les circonstances, il va pouvoir s’entretenir avec les délégations dans différents endroits.
Il espère que suite à ces pourparlers, la prochaine conférence du Groupe de soutien international à la Syrie pourrait être tenue fin mars ou début avril.
L’envoyé spécial de l’ONU a salué le plan russo-américain de trêve en Syrie qui a rendu possible l’acheminement de l’aide humanitaire et a déjà changé la vie de Syriens. «Cette décision a été très utile, et je remercie les deux pays qui ont créé des groupes [de réconciliation]. Ce format aide beaucoup à ma mission», a-t-il conclu.
Les négociations de Genève ont été entamées le 29 janvier. En février dernier, en parlant des raisons de leur interruption, de Mistura a estimé qu'«aucune des deux parties n’était disposée à faire la moindre concession», a expliqué le représentant de l’ONU au Corriere della Sera. De plus, personne ne se prononçait vraiment sur le fond du débat, se contentant de jouer à cache-cache sur de banals détails de procédure. Au final, l’envoyé a noté le manque évident de bonne volonté de la part du gouvernement, comme de la part de l’opposition, en ce qui concerne les questions primordiales d’accès humanitaire aux villes assiégées ou des populations qui sont littéralement en train de mourir.
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