Obama : la prison de Guantanamo «affaiblit notre sécurité nationale»
- Avec AFP
Le président américain Barack Obama a présenté mardi un plan pour fermer la prison de Guantanamo, jugeant que cette dernière était néfaste pour «la sécurité nationale» des Etats-Unis et était contraire aux valeurs de l'Amérique.
«Quand il devient clair que quelque chose ne fonctionne pas, que cela n'est pas bon pour notre sécurité, il faut changer de voie», a déclaré Barack Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche.
Le président Obama, qui a appelé à «refermer un chapitre» de l'histoire américaine, a précisé : «Fermer Guantanamo n’augmentera pas seulement notre sécurité, mais permettra aussi de faire des économies, à hauteur de 85 millions de dollars par an [...] Nous avons l’opportunité d’en finir avec un outil de propagande terroriste.»
L'exécutif a identifié treize sites sur le sol américain susceptibles d'accueillir les détenus au statut juridique extrêmement flou. Le coût total de ce transfert serait significatif, se situant dans une fourchette de 290 à 475 millions de dollars, selon l'exécutif.
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— RT (@RT_com) 23 Février 2016
Sans surprise, le projet a immédiatement suscité de vives réactions dans le camp républicain. «Sa proposition manque de détails cruciaux, requis par la loi, comme le coût exact et le lieu d'un nouveau centre de détention», a critiqué Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. «Nous ne risquerons pas notre sécurité nationale pour une promesse de campagne.»
Le sénateur républicain John McCain a lui aussi déploré un projet «vague», mais annoncé que sa commission tiendrait néanmoins des auditions pour examiner les propositions du président. Il a toutefois estimé que Barack Obama avait «raté sa chance de convaincre le Congrès et les Américains qu'il avait un projet responsable pour fermer la prison de Guantanamo».
Si le Congrès bloque tout mouvement, l'exécutif américain pourrait être tenté d'agir par décret. Mais la Maison Blanche est jusqu'ici restée évasive sur ce thème et la marge de manœuvre juridique du président américain est incertaine et divise les experts.
Dès sa campagne de 2008, Obama avait promis de fermer ce camp de prisonniers, jugeant incohérent de «conserver une prison que le monde condamne et que les terroristes utilisent pour recruter». Mais une fois dans le bureau ovale, il s'est enlisé dans un imbroglio juridique et politique.
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