EN CONTINU : pour Damas, les bombardements turcs en Syrie sont un «soutien direct aux terroristes»
Après les menaces de son Premier ministre Davutoglu, la Turquie a lancé une campagne de bombardements samedi dans le nord-ouest de la Syrie, frappant l'armée gouvernementale syrienne ainsi que des milices kurdes combattant les terroristes de Daesh.
La Turquie a demandé à ses partenaires de la coalition internationale, dont les Etats-Unis font partie, de prendre part à une opération terrestre conjointe en Syrie afin de mettre la fin au conflit, a fait savoir un responsable turc mercredi.
«La Turquie ne va pas mener une opération terrestre unilatérale. Nous demandons à nos partenaires de la coalition qu’une opération au sol soit conduite. Nous en discutons avec nos alliés», a indiqué le responsable lors d’un briefing à Istanbul.
Selon l’officiel, il est maintenant impossible de mettre un terme à la guerre sans une telle opération, il a cependant ajouté que la Turquie ne lancerait pas d’offensive à elle seule.
La Turquie et l'Arabie saoudite pourraient lancer une opération anti-#Daesh en Syrie -Ankara https://t.co/cHKFo67eOQpic.twitter.com/1EeR1iTurH
— RT France (@RTenfrancais) 13 Février 2016La Turquie a continué son tir en représailles contre les Kurdes pour le quatrième jour, a annoncé l'agence d'information Reuters en citant les sources sur place.
Selon une source au sein de l’opposition syrienne, les combattants kurdes ont lancé lundi l’assaut sur la ville syrienne de Tall Rifaat, contrôlée par les terroristes, et située à 20 kilomètres de la frontière turque dans la province d’Alep.
La source a indiqué à l’agence russe RIA Novosti que c’est dans cette ville que se trouve l’un des plus importants bastions du groupe terroriste Front al-Nosra.
Selon une source dans l’opposition syrienne, les militants Kurdes ont lancé lundi l’assaut sur la ville syrienne de Tall Rifaat, contrôlée par les terroristes et située à 20 kilomètres de la frontière turque dans la province d’Alep.
#Syria: map claiming to show the current situation in the town of Tall Rifaat (N #Aleppo) where fighting continues pic.twitter.com/D9RAtQfWrc
— Thomas van Linge (@arabthomness) 14 Février 2016La source a indiqué à l’agence russe RIA Novosti que c’est dans cette ville que se trouve l’un des plus importants bastions du groupe terroriste Front al-Nosra.
Lors de sa visite à Kiev, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a accusé la Russie de se comporter «comme une organisation terroriste» en Syrie, brandissant la menace d'une «riposte» turque «extrêmement résolue».
«Si la Russie continue de se comporter comme une organisation terroriste forçant la population civile à fuir, nous lui opposerons une riposte extrêmement résolue», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse, selon des propos traduits en ukrainien.
En réponse à l’ultimatum d’Ankara, les Kurdes syriens ont indiqué qu'ils ne quitteront pas la base aérienne de Minneh, situé dans le Kurdistan syrien.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a une nouvelle fois lancé un ultimatum aux forces d’autodéfense des Kurdes syriens en leur demandant de quitter l’aéroport de Minneh au nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, menaçant de détruire leurs infrastructure s’ils ne le font pas.
Entretemps, la Turquie prétend avoir ciblé les Kurdes pour le troisième jour consécutif après l’attaque sur un poste de sécurité frontalier lundi matin.
«Aujourd’hui notre avant-poste de sécurité frontalier dans la région de Hatay à la frontière syrienne a été attaqué. Des coups de feu ont été tirés en réponse», a fait savoir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc Tanju Bilgic.
Turkey hits Kurdish militia targets in Syria after border post attack https://t.co/wmV9FTvLvo#BreakingNews
— The Jerusalem Post (@Jerusalem_Post) 15 Février 2016Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a appelé tous les partis à faire preuve de retenue pour que l’accord de Munich sur la Syrie n’échoue pas.
«La Turquie continue de favoriser la pénétration illégale sur le territoire syrien de nouveaux groupes de djihadistes et de mercenaires armés afin de renforcer les rangs du Front al-Nosra, de Daesh et d’autres organisations terroristes, éprouvés par les combats», a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères lundi.
Le ministère a précisé que via la frontière, des combattants blessés et des bandes dépareillées sont rapatriés en Turquie où ils vaquent, se reposent, avant d’être remobilisées.
Samedi 13 février, l'armée turque a bombardé des cibles à proximité de la ville de Azaz, dans le nord-ouest de la Syrie, ont rapporté des sources kurdes sur place à RT.
Le Premier ministre de la Turquie, Ahmet Davutoglu, a revendiqué l'action et a déclaré que les milices kurdes syriennes devaient se retirer de la région d'Azaz, sur le territoire de la Syrie. Il a expliqué que les frappes avaient été menées en «représailles» et sous la règle d’engagement de l’armée.
L'agence de presse officielle turque, Anatolie, affirme en outre que des cibles du gouvernement de Syrie, dans le nord-ouest du pays, auraient également été touchées dans une offensive séparée. Cette source assure que l'armée turque ripostait à des tirs provenant des forces gouvernementales syriennes contre un poste militaire du sud de la Turquie.
BREAKING: Photo des degats causé par l'artillerie turque sur la base aérienne Menagh détenue par YPG pic.twitter.com/M9lKsBETga
— omar leretour (@OLeretour) 13 Février 2016
Le bombardement a continué durant plus de trois heures, presque sans interruption. Les forces turques ont effectué, depuis la frontière, des tirs de mortier et de missiles en direction du gouvernorat d'Alep, a rapporté la source kurde avant de préciser qu'il y avait des victimes, dont le nombre exact reste pour l'instant inconnu.
Des tirs d'obus auraient également visés les villages de Malikiya et Tannab, d'après le témoignage d'une autre source à RT.
Plus tôt dans la journée de samedi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait menacé de lancer une action militaire en Syrie contre le PYD, considéré par Ankara comme une organisation terroriste.
Ahmet Davutoglu avait déclaré : «Nous pouvons si besoin prendre en Syrie les mêmes mesures qu'en Irak et à Qandil», lors d'un discours télévisé prononcé à Erzincan (est), en référence aux bombardements opérés en 2015 contre le Parti des travailleurs kurdes (PKK) dans cette montagne du nord de l'Irak qui est leur bastion. «Nous attendrions de nos amis et alliés qu'ils nous soutiennent», a-t-il ajouté.
If PYD poses threat against Turkey, we’ll strike them as we did Qandil: PM Davutoğlu https://t.co/485wdYHg3gpic.twitter.com/741mRMaJb2
— DAILY SABAH (@DailySabah) 13 Février 2016
Les Kurdes syriens sont activement engagés dans la lutte contre le groupe terroriste Daesh et ont été récemment qualifié de «l’une des [forces] les plus efficaces» de lutte contre les djihadistes en Syrie par John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat américain.
Quant au PYD, les Etats-Unis l’ont qualifié de «partenaire important» dans la lutte contre l’Etat islamique, rajoutant que le soutien américain aux combattants kurdes «continuera».