Déçus ou déboutés, des milliers de migrants rentrent en Irak
En 2015, 1014 migrants irakiens arrivés en Belgique auraient opté pour un rapatriement bénévole. Un charter à destination de Bagdad affrété aux frais du royaume a embarqué un premier groupe de 111 personnes.
Disappointed with Europe, many Iraqi migrants return home https://t.co/lCcymQ6dcvpic.twitter.com/eJv3GBf0xI
— New York Times World (@nytimesworld) 5 Février 2016
Le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la migration, Theo Francken, y voit une non-satisfaction à cause de l'accueil que la Belgique leur a réservé. «Ils pensaient qu'ils allaient recevoir 3000 euros net et que leurs familles pourraient les rejoindre immédiatement. Et ils se retrouvent sur un lit de camp dans une caserne. Ce n'est pas ce que les trafiquants leur ont promis» explique -t-il.
«L'accueil en Belgique a été extraordinaire. On a rencontré des personnes incroyables qui nous ont aidés tous les jours, mais on a décidé de rentrer en Irak. Les conditions de vie ne sont pas celles qu'on avait imaginées en quittant notre pays» confie Marwan, un Irakien arrivé en Belgique au début du mois de septembre, au site Levif.be.
Lorsqu'il a quitté Bagdad, Marwan pensait en effet qu'il trouverait tout de suite un travail et qu'il assurerait à ses enfants une éducation meilleure dans un plus grand respect humain. «A Bagdad il n'y a pas d'Etat de droit», explique-t-il, «mais entre mourir ici loin de ma famille et mourir à Bagdad, je préfère encore mourir en Irak».
Difficultés d'intégration, rejet de la population, mal du pays, complications pour trouver un travail ou un logement, conditions de vie indécentes...Pour de nombreux migrants désenchantés, la perspective du retour, même dans un pays en guerre, est préférable à rester moisir sur place dans un pays étranger qui leur est hostile.
Pour Géraldine d'Hoop, responsable des communications de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour la Belgique citée par Sputnik, les réfugiés qui comme Marwan décident de rentrer sont souvent des demandeurs d'asiles déboutés ou en cours de procédure. «Les délais d'attente pour avoir des papiers sont longs, il n'y a pas vraiment de travail», confirme Marwan.
Ceux qui comme lui décident de rentrer volontairement dans leur pays sont aidés : les volontaires au rapatriement bénéficieront d'un logement temporaire en Irak et d'une assistance à la recherche d'emploi.