Pour le président nigérian, l'instabilité en Libye est une «bombe à retardement»
- Avec AFP
Le chef-d'Etat du Nigeria, Muhammadu Buhari, a mis en garde la communauté internationale contre la «bombe à retardement stratégique» que constitue l'instabilité en Libye, l'exhortant le 3 février à «trouver une solution durable à la crise libyenne».
Devant le Parlement européen réuni en session plénière à Strasbourg, le président Muhammadu Buhari a souhaité exprimer ses «graves préoccupations à propos de la situation alarmante dans le sud de la Libye» qui est en train de devenir selon lui «une bombe à retardement stratégique pour l'Afrique et l'Europe aussi».
Discours du président nigerian @MBuhari au #Parlement_européen aujourd'hui. @CUEJ_info est sur place. pic.twitter.com/2q8i3J2gFL
— Robin Droulez (@Rdroulez) 3 Février 2016
«Le Sud de la Libye, qui n'est soumis à aucune autorité, est devenu un "souk" d'armes qui menace la sécurité de la région du Sahel, ainsi que la région d'Afrique du Nord, et au-delà», a averti le président nigérian qui a appelé à «redoubler d'efforts pour trouver une solution durable à la crise libyenne».
Nigerian President Muhammadu Buhari urged the international community on Wednesday to help end the turmoil in... https://t.co/LpNGeahHEt
— National Weekender (@NWeekender) 3 Février 2016
Depuis la chute de Mouammar Kadafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos et livrée à des groupes armés. Deux de ces groupes s'y disputent le pouvoir depuis la prise de la capitale Tripoli par des milices islamistes à l'été 2014. L'Etat islamique a profité de cette instabilité pour prendre le contrôle de la ville de Syrte et de ses environs, à environ 450 km à l'est de Tripoli.
Le 1er février à Tobrouk (Nord-Est), le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale a quitté le gouvernement d'union nationale qui avait été formé le 19 janvier dernier à Tunis, sous l'égide de l'ONU, par les représentants des deux parlements libyens pour mettre fin au chaos dans le pays.
En savoir plus : Le Parlement libyen rejette le gouvernement d'union nationale, selon des députés
En décembre dernier, des négociations sous l'égide de l'ONU entre les factions libyennes rivales avaient permis la signature d'un accord pour former un gouvernement d'unité nationale.
Aux yeux de la communauté internationale, seul un gouvernement d'unité nationale peut constituer un interlocuteur fiable, susceptible de lutter contre Daesh et de mieux controler l'immigration à destination de l'Europe qui transite par la Libye.
L'Union européenne a promis une d'aide de 100 millions d'euros «dès le premier jour» où le gouvernement siégera, afin de l'aider à asseoir son autorité. Les 28 envisagent même des sanctions contre les responsables qui entraveraient ce processus.