Deux journalistes du «Monde» arrêtés puis libérés dans un Burundi sous haute tension
La police du Burundi a arrêté les deux hommes lors d'une opération contre les rebelles dans la capitale Bujumbura, ont indiqué vendredi des responsables vendredi, sur fond de relations extrêmement tendues avec les bailleurs de fonds occidentaux.
Le porte-parole de la police Moise Nkurunziza, a déclaré que la police a arrêté les deux journalistes, le Français Jean-Philippe Rémy, correspondant pour Le Monde et le Britannique Phil Moore, travaillant pour l'AFP, mais aussi pour The New York Times, The Guardian ou Der Spiegel, lors de raids menés jeudi dans les quartiers de Jabe et Nyakabiga de Bujumbura contre une quinzaine de «criminels armés».
24 heures après leur inculpation, les deux journalistes ont été relâchés sans inculpation, a indiqué l'AFP.
#Burundi: @fil@jpremylemonde journalistes du @lemondefr pourraient rester en detention ce weekend, disent sources https://t.co/0Xb4z7TSbP
— Elsa Buchanan (@ElsaABuchanan) January 29, 2016
Le groupe s'est enfui mais la police a «rattrapé cinq personnes : 4 Burundais qui avaient deux pistolets et un Britannique» (Phil Moore), a expliqué le porte-parole. Le journaliste français a lui été arrêté «afin d'être interrogé» alors qu'il était venu demander des nouvelles de son collègue britannique déjà placé en garde à vue.
Amid mass grave allegations, Burundi authorities arrest 2 Western journalists https://t.co/TEgX3eY2Fvpic.twitter.com/iC8xagGHgZ
— CNN (@CNN) January 29, 2016
«S'il n'y a rien à leur reprocher, ils seront relâchés, bien sûr», a poursuivi le porte-parole, assurant que les deux journalistes «se portent très bien et sont bien traités».
Le Burundi est sous tension depuis le mois d'avril 2015, suite à l'annonce du président Pierre Nkurunziza de son intention de briguer un troisième mandat, ce qui est contraire à la constitution du pays. Cela avait avait déclenché de violentes manifestations de rue faisant de nombreux morts et blessés.
Foreign journalists among 17 arrested in Burundi swoop https://t.co/JOOVDj24Rxpic.twitter.com/O7ros2hNQK
— Andrew Stroehlein (@astroehlein) January 29, 2016
Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, qui a poussé à l'exil plus de 200 000 personnes, parmi lesquels de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes. Les médias indépendants d'information sont réduits au silence et les journalistes n'ayant pas fui le pays, menacés ou attaqués, vivent dans la clandestinité.
Vendredi, Amnesty International a fait savoir que des charniers humains contenant des dizaines de corps de manifestants abattus par les forces de sécurité avaient été révélés via des images satellite.