Explosions à Bujumbura, le Burundi toujours sous-tension

Explosions à Bujumbura, le Burundi toujours sous-tension Source: Reuters
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Le climat sécuritaire ne cesse de se dégrader au Burundi où des affrontements s'intensifient entre des rebelles et l'armée loyale au président burundais. Lundi, quatre personnes ont été blessées à Bujumbura suite à d'explosions de grenades et d'obus.

Selon des témoins présents sur place, une femme a eu la jambe arrachée dans l'explosion touchant également trois autres policiers. Selon les médias locaux, Les obus sont tombés dans un rayon d'une centaine de mètres de la mairie de Bujumbura provoquant un vaste mouvement de panique. La police attribue cet attentat, à «des criminels».

Annoncée en avril dernier, la candidature à un troisième mandat du président burundais a plongé le pays dans une crise politique profonde. Et pour cause, échaudé par une tentative de coup d’État initiée par le général Nyombare en mai dernier, Pierre Nkurunziza a décidé de mater toute opposition politique ou armée qui remettrait en cause sa légitimité.

La population civile, première victime

Depuis son troisième mandat débuté en juillet dernier, des combats sporadiques ont notamment secoués la capitale Bujumbura provoquant des victimes dont le nombre reste difficile à déterminer en raison de la faible présence de journalistes internationaux sur le terrain. Début décembre, 40 cadavres tués par balle ont été découverts dans les rues de la capitale. L'origine de ces décès n'a à ce jour pas été dévoilée mais les forces de sécurité ont clairement été montrées du doigt par la population.

«Il y a une atmosphère de peur réelle et d'impunité,» rapporte au Guardian, Rachel Nicholson chercheur à Amnesty International, qui s'est rendue dans le pays au début de Décembre. «Les arrestations arbitraires, les disparitions et les opérations de bouclage et le meurtre de civils» sont devenus le quotidien des habitants selon elle. 

Lire aussi : Les manifestations ravagent le Burundi

L'initiative de l'Union africaine décriée par le pouvoir

Face à cette dégradation sécuritaire dont la population civile est la première victime, l'Union africaine a décidé le 18 décembre dernier de déployer une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes, pour tenter de mettre fin au cycle de violences. Une résolution qui a provoqué la colère du Burundi qui y voit une non ingérence dans ses affaires intérieures. «Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l'Union africaine) viennent (...), elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre. Le pays sera attaqué et nous les combattrons.» a menacé le chef de l’État lors d’une conférence de presse ouverte au public, à Gitega, dans le centre du pays.

Il ferme ainsi une nouvelle fois la porte à une initiative africaine pour mettre fin à l'insécurité actuelle. Pierre Nkurunziza ne s'était pas rendu au sommet des chefs d’Etats d’Afrique de l’Est qui a eu lieu le 31 mai dernier à Dar es Salam. La crise au Burundi était alors à l'ordre du jour. 

Les «ennemis» du régime jugés

Le procès des 28 accusés, qui encourent la perpétuité, s'est ouvert le 14 décembre 2015 à Gitega, localité du centre du pays situé à à l'est de Bujumbura, lieu de leur détention. Parmi eux, figure celui qui est considéré comme le numéro 2 des auteurs du coup d'Etat de mai dernier, Cyrille Ndayirukiye. Ce dernier, comme les 27 autres accusés, a plaidé lundi dernier «coupable» devant les juges de la Cour suprême. L'audience devrait reprendre mercredi, avec les réquisitoires selon une source judiciaire.

Après une guerre civile de 12 ans (1993-2006) ayant provoqué la mort de 300 000 personnes, le pays est encore loin d'avoir renoué avec la stabilité. Depuis le 26 avril dernier, date des premières manifestations contre le président, près de 20 000 burundais auraient rejoint la République démocratique du Congo. 

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